APPEL À LA TRADUCTION
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L’appel à la traduction
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INTRODUCTION à la lecture de la Proposition
d’Henri MESCHONNIC
Pour une Déclaration sur les Devoirs envers les Langues et le Langage et APPEL à sa traduction en 1000 langues (pour dire beaucoup).
Cette proposition a été commandée à Henri MESCHONNIC par le Carrefour Culturel Arnaud-Bernard (Toulouse, France) qui travaillait depuis plusieurs années, pour le Forom des Langues du Monde, à l’examen critique de diverses déclarations ou propositions internationales dans ce domaine.
- MESCHONNIC a pensé et rédigé cette proposition sur la base de sa réflexion personnelle sur les langues et le langage ainsi que sur celle de sa découverte, au Forom des Langues du Monde dont il a été le principal intervenant de 1994 à 2008, du projet lancé par le Carrefour d’une « Déclaration universelle des droits pour les langues et les cultures » (pensée comme complément indispensable de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme), projet repris par de nombreux membres d’ associations impliquées, dans leurs pays d’origine et au Forom (plus de cent cinquante langues y ont été représentées depuis ses débuts) dans la défense et l’illustration de leurs langues et de leurs cultures.
C’est dans le cadre de notre réflexion et de notre action en faveur de la culture occitane que nous avons inventé le Forom des Langues du Monde à Toulouse il y a 28 ans, et c’est toujours dans ce cadre que nous avons pensé la nécessité de cette Déclaration, estimant que la question occitane, de par la situation et l’histoire de la langue/culture occitane, exigeait des réponses plus larges que celles concernant des droits politiques nationaux ou régionaux, et notamment une prise en compte du rôle essentiel de la littérature et de la création culturelle et artistique sous toutes leurs formes, ce qui nous a rapprochés du Pen-Club de Langue d’Oc. On voit ici que H. MESCHONNIC nous a très bien compris et est allé bien plus loin que notre demande.
Dès 2006, nous avons donné ce texte à traduire à un certain nombre de personnes représentant, au Forom des Langues, des associations de langues-cultures.
Nous avons relancé cette demande cette année. Nous vous donnerons quelques traductions sur demande. D’autres arriveront peu à peu, et nous vous les enverrons. Celles que nous vous donnons et celles que nous vous donnerons ne sont bien entendu pas, pour nous, des documents définitifs, mais au contraire des documents de travail, vecteurs d’échanges entre tous ceux qui s’intéresseront à ce texte et voudront le faire connaitre dans la rédaction qu’ils estimeront la meilleure. Vecteurs d’un travail infini, puisque, outre le fait que cette Proposition de Déclaration pourra nourrir longtemps des conversations, sur ce qu’il dit et donc sur comment il dit, les changements de situations des langues et des cultures pourront par la suite faire apparaître d’autres interprétations de certains passages, à retraduire donc. De plus, toutes les éventuelles propositions d’amendements ou d’enrichissements de ce texte seront les bienvenues, et nous les soumettrons à l’examen de tous nos correspondants. Et feront l’objet de débats publics au Forom comme à notre Université Occitane de Laguépie (France) ainsi, nous l’espérons, que dans les nombreux Forums ou Fêtes des Langues avec lesquelles nous collaborons.
Claude SICRE, Président du Carrefour Culturel Arnaud-Bernard,
concepteur du Forom des Langues du Monde. Printemps 2019.
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Introduction d’Henri Meschonnic
Le préambule de la « Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen » de 1789 tenait à rappeler « à tous les membres du corps social (…) sans cesse leurs droits et leurs devoirs ». À voir le monde aujourd’hui, il n’y a rien de changé, sinon que, comme le disait ce préambule, « l’ignorance, l’oubli ou le mépris des droits de l’homme » se sont beaucoup aggravés. Mauvais état général des sociétés.
D’où l’urgence d’inventer un rapport entre l’éthique et la politique qui est encore une utopie. Le paradoxe du langage est que c’est par lui, par lui seul que peut passer ce rapport. Or c’est le lieu d’une méconnaissance maximale. Et par le langage, j’entends la fonction d’expression de la pensée, et une langue est un système social de signes. Les implications ne sont pas les mêmes.
Défendre le langage ? Mais il n’est pas attaqué. C’est pire : il est méconnu sans même qu’on le sache. Mais comment ? Avec tant d’études et de savoir. Justement, c’est ce qui est paradoxal, tout ce savoir ne sait pas qu’il produit de l’ignorance, une ignorance spécifique, et il empêche de la savoir. Question de point de vue. Il y a un point aveugle dans le statut du langage, et ce point est vital. En quoi ce n’est pas le langage qui est menacé, c’est chacun de nous.
Parce que c’est d’abord et toujours avec les mots qu’on agit, qu’on fait mal, et la question de la défense des langues n’est que l’aspect ostensible d’une ignorance, d’un oubli et d’un mépris qu’on ne mesure pas, qu’on ne connaît pas, parce que toute notre culture humaniste n’a pas appris à les reconnaître.
C’est que le langage n’est pas seulement le lieu et la matière de la communication, il est avant cela même, et pour cela, le lieu et la matière de la constitution de chaque être humain dans son histoire. Le langage est donc indissociablement matière éthique et matière politique. Et matière épique au sens où s’y constituent les aventures de la voix humaine.
C’est en tant que matière éthique qu’il est matière artistique. Parce que c’est en lui que nous inventons, où l’art, tous les arts, jouent un rôle fondateur. Et méconnu. Le problème de la défense des langues déborde donc infiniment ce qui est mis en avant, et isolé, comme si c’était isolable, c’est-à-dire la question du droit, et la question des langues.
Au lieu de mettre en avant de manière simpliste, parce qu’elle semble crever les yeux, l’hégémonie économique et politique d’une langue sur les autres, il devrait s’imposer que le problème majeur, d’autant plus vital qu’il est méconnu, pour défendre les langues, est l’incommensurable ignorance de la pensée du langage, qui n’est enseignée nulle part, et qui s’étale dans le réductionnisme et la régionalisation qui marquent le traitement du langage dans notre culture. Dans toutes les cultures.
En ce sens, c’est tout un procès de civilisation, et même une sorte de révolution culturelle qu’il y aurait à penser, à réaliser, pour penser et pratiquer des rapports entre langue et culture, entre langue et littérature, entre langage, art, éthique et politique, qui ne sont ni pensés ni pratiqués. Étant donné ce qui est en jeu dans le langage d’histoires individuelles et collectives, on peut dire qu’il n’y a rien de plus profond et de plus vital pour les sociétés, et pour la civilisation, que le sens du langage.
Ce sens est à lui seul le préambule d’une déclaration universelle des droits du langage. C’est-à-dire des devoirs de l’enseignement des langues, de l’enseignement des rapports entre langage et société, de l’enseignement des littératures, de l’enseignement de l’éthique et de l’enseignement de la philosophie politique, tous ces enseignements dans leur interaction.
À en juger par l’état actuel des sciences sociales dans le monde, des sciences du langage, et des disciplines universitaires dans leur régionalisation, sans oublier les enseignements primaire et secondaire, il s’agit là d’un programme onirique ? C’est pourtant la situation actuelle qui est un mauvais rêve. De plus, il y a une urgence. Il va y avoir, au printemps 2004, un Forum international des langues et des cultures à Barcelone. Ce sera une rencontre mondiale de la plus grande importance. Elle a toutes chances de reconduire la Déclaration universelle des droits linguistiques issue de la Conférence mondiale des droits linguistiques tenue à Barcelone en 1996. Or cette Déclaration est exclusivement juridique. Elle ne connaît que les notions de langue et de groupe linguistique. Ces notions courantes sont légitimes, mais tout à fait insuffisantes, par leur carence de toute conception générale du langage, sans la moindre mention de son enseignement, qu’on devrait rendre partout obligatoire. D’où une grande pauvreté de la notion même de la langue, réduite à la communication.
Le complément indispensable à ce juridisme doit donc être une pensée d’ensemble des liens entre le langage, l’art, l’éthique et la pensée de la politique. Cela ne pourrait que renforcer l’efficacité et le sens des revendications.
Il semble alors que le rôle urgent et spécifique des Forums des langues du monde qui se sont répandus en France à partir du Forum des langues de Toulouse depuis 1992, devrait être de combler cette carence de la pensée, et d’apporter une réflexion d’ensemble qui pourrait caractériser une contribution française, et qui constituerait dans l’idée forte qu’on ne défend pas les langues sans une pensée d’ensemble du langage et de la société.
Henri Meschonnic
Carrefour Culturel Arnaud-Bernard
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Proposition pour une Déclaration sur les Devoirs envers les Langues et le Langage
Texte proposé au Forom des langues le 28 mai 2006, Place du Capitole à Toulouse, par Henri Meschonnic, Professeur émérite de linguistique à l’Université Paris-8, poète, traducteur de la Bible, essayiste :
Art. 1
Il y a d’abord une spécificité à reconnaître aux choses du langage. Cette spécificité fait qu’on ne saurait simplement reporter sur ces questions le calque des déclarations connues sur les droits des êtres humains et des collectivités.
Se prononcer sur des droits suppose aussi de se prononcer sur des devoirs. L’un et l’autre présuppose une pensée de ce que sont et de ce que font les langues. Mais cette pensée semble plus active, envisagée en termes de devoirs.
La spécificité des choses du langage suppose elle-même une pensée spécifique. Pour tenir tous les éléments que cette pensée suppose il est nécessaire de postuler que cette pensée doit être une critique perpétuelle de sa propre histoire, sous peine de ne pas penser son objet, mais de s’identifier à telle ou telle idée reçue concernant les langues et la langue.
La première chose à reconnaître est que penser les langues suppose de penser ce qu’est une langue, ce qu’est la langue, et en quoi consiste historiquement et dans son état présent la pensée de la langue.
Penser la langue soit se borne à ne concevoir que la langue, que de la langue, et la conséquence en est l’isolement de la langue hors des pratiques sociales du langage dans toute leur diversité, ce qui est certainement la plus mauvaise situation qu’on puisse concevoir pour savoir ce qu’est et ce que fait une langue, et pour la défendre.
Art. 2
Il s’impose donc de se représenter que pour défendre une langue, et savoir préalablement les limites de ce que signifie la notion de langue elle-même, il faut une théorie d’ensemble du langage.
En quoi il y a à réfléchir autrement que selon le pur modèle institutionnel que propose la «Déclaration universelle des droits linguistiques» de Barcelone, de juin 1996, qui ne porte que sur les langues, et montre par là les limites de sa pensée du langage.
Une telle théorie d’ensemble implique une réflexion sur les rôles, les activités et les forces du langage dans toutes les pratiques sociales – une théorie des rapports entre la langue et le discours, entre la notion de discours et une théorie des sujets, entre une théorie des sujets et l’art, l’éthique, le politique, car c’est tout cela qu’implique la notion de sujet.
La langue n’est donc pas l’affaire des linguistes seuls, ni des politiques seuls. L’histoire de la politique des langues n’est pas seulement une histoire politique. Elle inclut des éléments qui tiennent aussi à l’art, à l’éthique, à l’histoire sociale. Penser la politique des langues suppose donc cette théorie d’ensemble, cette tenue inséparable du langage, de l’art, de l’éthique et du politique pour penser les rapports entre langage et société. Sinon on reste ou on retombe dans une pensée de la langue seule, et de la politique seule, ce qui immédiatement mène à méconnaître le rôle de l’art dans la société, le rôle de l’éthique dans la politique, donc à méconnaître la liberté des sujets.
Art. 3
Tenir ensemble une pensée du langage et des sujets doit pour cela travailler à une critique de l’opposition entre identité et altérité, pour penser au contraire l’interaction historique constante entre identité et altérité.
Penser la pluralité des langues et l’interaction entre les langues suppose donc de penser l’identité par l’altérité.
Art. 4
Pour penser l’identité par l’altérité, il est indispensable de penser l’action des arts du langage particulièrement, et de l’art plus généralement, sur les transformations des modes de pensée, de sensibilité et de compréhension, donc sur la pensée du langage et des langues.
Art. 5
Où il importe de reconnaître un rôle privilégié aux pratiques et à la pensée du traduire, ce qui impose à son tour de repenser le traduire en fonction d’une reconnaissance des arts de la pensée, et non plus seulement comme un passage de langue à langue, mais de discours à discours, et éventuellement de système de discours à système de discours. Sinon, c’est la méconnaissance habituelle, masquée par la bonne conscience des truismes accomplis, et qui ne voit pas que les traductions sont des effaçantes. Effaçantes des cultures, effaçantes des spécificités, effaçantes des différences.
Ce qui suppose à son tour qu’une théorie du traduire ne peut pas plus être isolée et prétendument autonome que la théorie du langage n’est réductible à la seule notion de langue. Cette prétendue autonomie n’étant rien d’autre que sa situation traditionnelle dans l’herméneutique, le sens, le signe. D’où l’effaçante.
Art. 6
En quoi il y a lieu de reconnaître aussi qu’un ennemi des langues, et peut-être le premier ennemi des langues, n’est pas l’hégémonie culturelle-économique-politique de telle ou telle langue, mais d’abord la pensée qui réduit le langage à la langue, et qui sépare la langue de l’art, de la culture, de la société, de l’éthique et du politique pour ne l’envisager que dans son isolement – indépendamment de l’étude technique de ses fonctionnements qui, en tant que telle, a sa légitimité dans son objet même, à condition d’en reconnaître les limites.
Art. 7
La reconnaissance de l’identité par l’altérité suppose celle de l’identité comme pluralité interne et comme histoire, non comme nature.
Art. 8
A partir de là, il y a à proposer un enseignement qui n’existe pas (et à le prévoir à tous les niveaux, comme un nouvelle forme d’éducation civique), de la théorie du langage comme reconnaissance des rapports entre identité et altérité, entre unicité et pluralité interne, c’est-à-dire comme une poétique, une éthique et une politique des rapports interindividuels, interculturels et internationaux. Où poétique, éthique et politique doivent être inséparables, sous peine de retomber dans le modèle traditionnel. Avec son insuffisance, que beaucoup ne voient pas, et dont il faut faire prendre conscience.
Art. 9
Cet enseignement de la théorie du langage comme théorie d’ensemble doit donc travailler à reconnaître, sous le modèle traditionnel et dominant du signe (avec toute sa cohérence linguistique, anthropologique, philosophique, théologique, sociale et politique) le travail du continu comme travail du corps dans le langage, du sujet sur la langue, des inventions de la pensée sur les langues, et comme interaction, inséparabilité et historicité radicale du langage, de l’art, de l’éthique et du politique.
Cette expérience de pensée permettrait de mieux situer les problèmes liés à l’altérité et à la pluralité, communément conçues comme uniquement externes, et de les montrer autant internes qu’externes.
Art. 10
Contre la cohérence régnante du signe et de la seule pensée de la langue, il y aurait à penser, reconnaître, enseigner et cultiver une contre-culture, une contre-cohérence, celle de cette solidarité et interaction entre les catégories de la Raison que toute une histoire de la pensée continue de tenir pour hétérogènes et séparées, ce dont témoignent à la fois l’histoire même de la constitution de ce que nous appelons les sciences humaines, et nos disciplines universitaires, qui en sont issues. Une véritable critique de la Raison linguistique.
On pourrait, et on devrait, alors, mieux comprendre et favoriser les bilinguismes et les plurilinguismes, selon chaque situation culturelle, en les situant dans une pensée de la pluralité interne, de l’éthique et de la politique des sujets. Ce que la seule juxtaposition des langues ne permet pas de penser.
Art. 11
Car si la reconnaissance de la pluralité des langues ne se fait que dans la politique du signe, au lieu de se faire dans la théorie d’ensemble du langage, elle ne peut que demeurer dans l’opposition entre identité et altérité, dans l’écrasement des minorités par la seule force de l’économico-politique. Écrasement qui favorise les terrorismes particularistes.
Il vaudrait donc mieux parler de langues-cultures que de langues, pour mieux concevoir et préserver les valeurs qui se sont inventées en elles et dont elles sont porteuses – valeurs anthropologiques, artistiques, éthiques et politiques.
Art. 12
La question des valeurs implique de démêler ce que brouille la notion d’inégalité des langues. Et qu’il importe d’affronter, plutôt que de postuler dans l’abstrait seulement (le «démocrate abstrait» de Sartre) l’égalité des langues entre elles.
Art. 13
Il est incontestable que toutes les langues, y compris celles qui sont parlées par une population peu nombreuse et très localisée, comme tout ce qui a trait à ce qui fait une langue, sont égales entre elles au sens où toute langue remplit intégralement les fonctions linguistiques d’une langue, pour penser, sentir, communiquer, vivre dans une société donnée.
Art. 14
Mais deux facteurs viennent brouiller cette notion primordiale de l’égalité anthropologique des langues. Et ces deux facteurs sont d’ordres radicalement distincts, qu’il importe de ne pas confondre, et qui ne s’additionnent pas.
Art. 15
L’un est la puissance économico-politique d’un ensemble national, ou théologico-politique, et qui s’impose comme une trans-langue de communication pan-nationale ou internationale. Ainsi, comme puissance théologico-politique, l’arabe en Égypte a au cours des siècles étouffé ou interdit la langue copte comme langue véhiculaire, en la réduisant à un usage purement liturgique. L’économico-politique est aujourd’hui représenté par la mondialisation de l’anglais de communication.
Art. 16
Mais un autre facteur de suprématie culturelle et d’expansionnisme, ou de durée au-delà même de la durée des empires, est l’invention dans telle ou telle langue de valeurs artistiques, éthiques et politiques. Auquel cas ce sont ces valeurs qui font l’expansion et le prestige de ces langues, au-delà de toute notion de communication linguistique, locale, régionale ou planétaire.
Art. 17
Ce sont alors ces valeurs qui font ce que sont ces langues, ce sont les œuvres qui sont maternelles et non plus les langues. Ce fait en lui-même est tout aussi incontestable historiquement, mais il n’a rien de commun ni avec ce qu’est et ce que fait linguistiquement une langue et toute langue, ni avec la puissance des empires économico-politiques. Il importe de cesser d’attribuer aux langues ce qui est le fait des œuvres, même et justement si leurs valeurs constituent un apport spécifique à telle ou telle langue, au point d’y être identifiées.
Art. 18
De telles valeurs peuvent s’universaliser. Les valeurs politiques de la Déclaration des Droits de l’Homme de 1789, ou de la lutte pour la vérité contre le maintien de l’ordre lors de l’Affaire Dreyfus ont bien à la fois symbolisé et universalisé la langue française, mais en même temps elles ne sont pas le fait de la langue française, et peuvent se dire et refaire en toute langue et en tout lieu.
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Il en est de même, autrement, des valeurs esthétiques et éthiques des œuvres littéraires et des œuvres de pensée. Qui ont pour effet que certaines langues sont plus célèbres que d’autres, à la fois porteuses et portées par ces valeurs.
Art. 20
Ces effets de suprématie ne deviennent l’occasion d’une idée de la supériorité de certaines langues que dans et par la confusion entre la langue et les inventions de pensée ou les combats de la pensée qui ont fait telle ou telle culture. Ces valeurs ne dépendent pas des langues comme langues. Mais l’histoire culturelle qui les y associe inévitablement ne permet pas à elle seule de reconnaître que ce sont les œuvres et les luttes, parfois d’un très petit nombre d’individus contre leur propre collectivité, qui font qu’on attribue à la langue ce qui s’est fait en elle et parfois aussi, poétiquement, contre elle. Dans le rejet des contemporains.
Art. 21
Ces distinctions sont capitales pour ne pas attribuer à une langue des vertus de nature, ce qui situe le mythe du génie des langues. Mais tout autant pour ne pas réduire le langage à de la langue, et encore moins à de la communication. Tendance récente contre laquelle il importe de lutter.
A cause de l’appauvrissement de pensée, de moyens, que ce réductionnisme apporte, et que renforcent les progrès techniques de la communication. En masquant que ces progrès mêmes sont un facteur de régression et de barbarie.
La pensée du langage comme théorie d’ensemble est ce qui peut seul permettre de contrer les effets pervers de la pensée des langues comme nature – comme génie, par le rappel constant des liens entre spécificité et historicité. Historicité radicale.
Art. 22
Ainsi la phobie de l’anglais en français peut mieux apparaitre comme une méconnaissance du caractère historique des emprunts, et de leurs limites, lexicales et syntaxiques. La méconnaissance de ce caractère fait le rejet des emprunts et des contacts au nom d’un purisme qui implique à la fois une méconnaissance de l’histoire même des langues, un passéisme, donc un académisme, une notion du déclin (variable : pour Gobineau, le déclin du français commençait au XIVe siècle ; pour d’autres, au XIXe siècle ; pour d’autres, le français d’aujourd’hui est un «chef d’œuvre en péril» dont ils ne cessent d’annoncer la mort).
Art. 23
Autre chose que cette phobie puriste est la lâcheté éthique et politique qui fait que des spécialistes renoncent à s’exprimer dans leur propre langue, et contribuent par là à la massification communicationnaliste.
L’attribution à la langue seule des vertus liées à une histoire à la fois se trompe de génie et montre du même coup combien ont peu de génie, et de sens du langage, les pseudo-défenseurs du français.
Art. 24
Du point de vue d’une théorie d’ensemble, on peut au contraire remarquer deux choses.
L’une est que le plus grand danger pour une langue n’est pas l’hégémonie d’une autre, même et encore davantage si cette hégémonie est seulement économico-politique, le danger majeur (conséquence de la réduction du langage à la langue) est l’absence de création de valeurs (artistiques, éthiques, politiques) par ceux qui la parlent. Absence de création égale trahison.
Le grec classique et l’hébreu biblique sont l’exemple même que des langues dont l’une, l’hébreu, n’a jamais eu d’importance politique, et l’autre dont l’importance n’a pas survécu à l’empire d’Alexandre, n’ont eu et n’ont encore leur importance transhistorique que par les œuvres de pensée qui ont été produites dans ces langues. Et ce sont les œuvres, les inventions de pensée, qui ont fait ce que ces langues sont devenues, ce dont elles sont devenues porteuses. Car ce n’est pas les langues, en tant que langues, qui ont produit les œuvres. Et même quand l’état de langue est ancien, ou que la langue passe pour morte, comme le latin, la parole, elle, est vivante.
Ainsi le latin qu’on dit mort au XVIIe siècle, et langue seulement des érudits entre eux (et les thèses au XIXe siècle s’écrivaient encore en latin, celle de Jaurès, par exemple), on ne peut pas dire que c’est une langue morte (banalité apparente que reprend pourtant un ouvrage récent, Le latin ou l’empire d’un signe, XVI-XXe siècle, de Françoise Waquet, Albin Michel, 1998), si Francis Bacon, Hobbes, Descartes, Spinoza, Leibniz inventent de la pensée, inventent leur pensée, alors, en latin.
Mais l’araméen, qui avait à l’époque post-biblique une importance communicationnelle transnationale, n’existe plus que dans quelques villages. Quant aux grands empires d’alors, ils n’ont laissé que des vestiges archéologiques.
Art. 25
Il faut reconnaître une historicité du sentiment des rapports entre les langues. Ainsi il y a une paix des langues vernaculaires au moyen âge, en Europe, dans la transnationalité du latin. Puis une guerre des langues contre le latin, ensuite entre elles en Europe à partir du XVIe siècle. D’où est sortie l’universalité du français en Europe au XVIIIe siècle. D’où la lutte de la Révolution française contre les « patois » (mêlant indistinctement les dialectes du français et les autres langues – le breton, le basque) jusque dans la IIIe République. Quant à la francophonie actuelle, ou multiplicité des français dans le monde, elle n’est plus compatible avec Rivarol. Cela aussi demande à être pensé.
Art. 26
Il est certain que le sens de la pluralité interne (et aussi externe) – le sens au sens du sentiment d’une nécessité et d’une co-présence – est récent, et certainement lié à l’histoire des décolonisations, mais aussi il remonte aux rapports entre le romantisme des spécificités et les nationalismes qui en sont la politisation.
Art. 27
Cependant ce sens de la pluralité peut lui-même être soit régionaliste et nationaliste, refermé sur lui-même (et reproduisant à plus petite échelle la fermeture de la pensée de la langue), soit pluraliste, c’est-à-dire se réaliser comme la reconnaissance des pluralités internes, et de la pluralité de l’identité. Capable alors d’une théorie d’ensemble.
Art. 28
Du moment qu’on reconnait que la disparition d’une langue peut être due soit à la destruction d’une population, soit à un écrasement culturel, il est clair que la défense des langues n’est pas un problème de langue, mais nécessairement la reconnaissance de l’interaction entre la théorie du langage, la théorie des actes de la pensée, l’éthique et la politique.
Art. 29
Faute de quoi, ce qui règne étant l’hétérogénéité des catégories de la raison, l’éthique seule est impuissante, la politique seule est toute puissante, les choses de l’art ne sont pas comprises comme la meilleure défense des langues, et les langues étant réduites à des moyens de communication, seules se répandent et étouffent les autres les langues qui communiquent le pouvoir économico-politique.
Art. 30
Conclusion paradoxale – mais le travail de la pensée est de transformer les paradoxes en truismes du futur – ce qui ressort de cet enchainement des raisons est que la défense des langues n’est pas dans la pensée de la langue, mais dans le lien qui en fait encore l’utopie de la pensée du langage, le lien entre langage, art, éthique et politique comme théorie d’ensemble. C’est-à-dire un enseignement obligatoire du sens du langage.
Texte lu au Forom des Langues du Monde et publié dans le N° 66 (Juin 2006) de la Linha Imaginot (revue trimestrielle de la GRQM)
Le Forom des langues est organisé par le Carrefour culturel Arnaud Bernard : www.arnaud-bernard.net
© CARREFOUR CULTUREL ARNAUD-BERNARD
carrefourculturel@arnaud-bernard.net
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PIÈCES COMPLÉMENTAIRES :
Galicien par Rexina Vega
Chamada á tradución
INTRODUCIÓN á lectura da proposta de Declaración de Henri MESCHONNIC sobre as obrigas cara ás linguas e a linguaxe e CHAMADA para a súa tradución a 1000 idiomas.
Esta proposta foi encargada a Henri MESCHONNIC polo Carrefour Culturel Arnaud-Bernard (Toulouse, Francia) que levaba varios anos traballando, para o Forom des Langes du monde, co obxectivo dun exame crítico de diversas declaracións ou propostas internacionais neste campo.
- MESCHONNIC pensou e escribiu esta proposta baseándose na súa reflexión persoal sobre as linguas e a linguaxe, así como na do seu descubrimento, no Forom des Langues du Monde, onde foi o principal intervinte de 1994 a 2008, do proxecto lanzado polo Carrefour dunha « Declaración Universal de Dereitos para as Linguas e as Culturas » (concibida como un complemento esencial da Declaración Universal dos Dereitos Humanos), un proxecto asumido por moitos membros de asociacións implicadas nos seus países de orixe e en Forom (máis de cento cincuenta idiomas estiveron representados alí dende os seus inicios) na defensa e exposición das súas linguas e culturas.
Foi no marco da nosa reflexión e da nosa acción en favor da cultura occitana no que inventamos o Foro das linguas do mundo en Toulouse hai 28 anos, e ,sempre neste marco, pensamos na necesidade desta Declaración, considerando que a cuestión occitana, en virtude da situación e historia da lingua / cultura occitana, requiría respostas máis amplas que as relativas aos dereitos políticos nacionais ou rexionais. Así mesmo consideramos preciso ter en conta o papel esencial da literatura e da creación cultural e artística en todas as súas formas, o que nos achegou ao Pen-Club de Langue d’Oc. Algo que, como podemos comprobar aquí, H. MESCHONNIC entendía, índo moito máis alá da nosa petición inicial.
A partir do 2006 comezamos a enviar este texto, co obxecto de que fose traducido, ás persoas que representaban asociacións de linguas-culturas no Foro das linguas.
Relanzamos a solicitude este ano. Darémosvos algunhas das traducións solicitadas. Outras irán chegando paseniño e, en canto as teñamos, reenviarémolas. O que damos e daremos non son, por suposto, documentos definitivos para nós, senón documentos de traballo, vectores de intercambio entre todos aqueles que estean interesados neste texto e que o queiran divulgar na forma que máis axeitado lle pareza. Vectores de traballo infinito, xa que, ademais do feito de que esta proposta de declaración é susceptible de nutrir as conversas durante moito tempo, tanto sobre o que di como sobre como di, os cambios nas situacións das linguas e das culturas poderán dar lugar á aparición de interpretacións de certas pasaxes que necesitarán ser traducidas de novo. Ademais, todas as propostas posibles de emendas ou melloras deste texto serán benvidas e someterémolas para a consideración de todos os nosos correspondentes. Este proceso será obxecto de debates públicos tanto en Forom como na nosa Universidade occitana en Laguépie (Francia).
Claude SICRE, presidente do Carrefour Culturel Arnaud-Bernard, ideador do Forom des Langues du Monde. Primavera de 2019.
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Introdución de Henri Meschonnic
O preámbulo da « Declaración dos dereitos do home e do cidadán » de 1789 quería lembrar a « todos os membros do corpo social (…) os seus dereitos e deberes ». Mirando o mundo de hoxe, nada cambiou, excepto que, como dicía este preámbulo, « a ignorancia, o esquecemento ou o desprezo dos dereitos humanos » empeoraron moito. Pésimo estado xeral das sociedades.
De aí a urxencia de inventar unha relación entre a ética e a política, algo que aínda é unha utopía. O paradoxo da linguaxe é que é a través dela, e só a través dela, pola que pode pasar esta relación. Pero este é un lugar tremendamente descoñecido. Por linguaxe refírome á función de expresión do pensamento, unha lingua é un sistema social de signos. As implicacións non son as mesmas.
Defender a linguaxe? Pero se non está atacada. En realidade é algo peor : non se sabe sequera o que acontece aí. Pero como ? Con tanta educación e coñecemento. Precisamente, e isto é o que é paradoxal, todo este coñecemento non sabe que produce ignorancia, unha ignorancia específica que impide saber. Cuestión de perspectiva. Hai un punto cego no estado da lingua, e este punto é vital. Deste xeito, non é a linguaxe a que está ameazada, é cada un de nós.
Porque é coas palabras coas que actuamos coas que facemos dano, e a cuestión da defensa das linguas é só o aspecto ostensible dunha ignorancia, un esquecemento e un desprezo que non medimos, porque toda a nosa cultura humanista aínda non aprendeu a recoñecer o problema.
A linguaxe non é só o lugar e o material da comunicación, senón, primordialmente, o lugar e o material da constitución de cada ser humano na súa historia. Polo tanto, a linguaxe está indisolublemente ligada á ética e á política. Consiste nun material épico no sentido en que por ela se constitúen as aventuras da voz humana.
E en tanto materia ética que a linguaxe se converte en materia artística. Porque é a partir de aí onde inventamos, onde a arte, todas as artes, xogan un papel fundador. E non recoñecido. O problema da defensa das linguas vai, por tanto, infinitamente máis alá do xa proposto, e illado, coma se fose illable, é dicir, más alá da cuestión do dereito e a cuestión das linguas.
En vez de poñer de relevo de xeito simplista, porque semella evidente, a hexemonía económica e política dunha lingua sobre as outras, debería ser obvio que o principal problema, tanto máis vital por canto non se recoñece, para defender as linguas é a incomensurable ignorancia do pensamento da linguaxe, que non se ensina en ningures e que se encista no reducionismo e rexionalización que marca o tratamento da lingua na nosa cultura. En todas as culturas.
Neste sentido, é todo un proceso de civilización, e incluso unha especie de revolución cultural aque habería que pensar. Cómpre decatarse, pensar e practicar relacións entre lingua e cultura, entre lingua e literatura, entre lingua, arte, ética e política, que nin se pensan nin se practican. Tendo en conta as historias individuais e colectivas que están en xogo na linguaxe, pódese dicir que non hai nada máis profundo e vital para as sociedades e para a civilización que o significado da linguaxe.
Este sentido constitúe en si mesmo o preámbulo dunha declaración universal de dereitos lingüísticos. É dicir, dos deberes de ensinar idiomas, ensinar a relación entre lingua e sociedade, ensinar literatura, ensinar ética e ensinar políticas de filosofía, todas estas ensinanzas na súa interacción.
A xulgar polo estado actual das ciencias sociais no mundo, as ciencias da linguaxe e as disciplinas académicas na súa rexionalización, sen esquecer a educación primaria e secundaria, trátase aquí dunha proposta fantasiosa ? Ou non será a situación actual a que é un verdadeiro pesadelo ? Ademais, hai unha emerxencia. Na primavera de 2004 celebrarase en Barcelona un Foro Internacional de Linguas e Culturas. Será un encontro mundial da maior importancia e ten moitas posibilidades de renovar a Declaración Universal de Dereitos Lingüísticos resultante da Conferencia Mundial de Dereitos Lingüísticos celebrada en Barcelona en 1996. Non obstante, esta Declaración é exclusivamente legal. Só coñece as nocións de lingua e grupo lingüístico. Estas nocións actuais son lexítimas, pero completamente insuficientes, pola súa falta de calquera concepción xeral da lingua, sen a máis mínima mención ao seu ensino, que debería facerse obrigatorio en todas partes. De aí a gran pobreza da propia noción de lingua, reducida á comunicación.
O complemento indispensable deste legalismo debe ser, polo tanto, unha comprensión completa dos vínculos entre linguaxe, arte, ética e pensamento político. Sí isto podería mellorar a eficacia e o significado das demandas.
Semella xa que logo que o papel urxente e específico dos foros das linguas do mundo, que se estenderon en Francia desde o Foro das linguas de Toulouse dende 1992, debería ser cubrir esta deficiencia do pensamento e traer un reflexo do todo que podería caracterizar unha contribución francesa baseada na idea crucial de que non se poden defender as linguas sen un pensamento global da lingua e da sociedade.
Henri Meschonnic
Carrefour Culturel Arnaud-Bernard
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PROPOSTA PARA UNHA DECLARACIÓN SOBRE AS OBRIGAS CARA ÁS LINGUAS E A LINGUAXE
Tradución ao GALEGO de Rexina Vega
Texto proposto no Foro das linguas de maio de 2006, Place du Capitole en Toulouse por Henri Meschonnic, Catedrático emérito de lingüística na Université Paris-8, poeta, tradutor da Biblia e ensaísta.
Art. 1
En primeiro lugar, cómpre recoñecer unha especificidade aos asuntos da linguaxe. Esta especificidade significa que non podemos simplemente trasladar a eses asuntos os modelos das declaracións existentes respecto dos dereitos dos seres humanos e os colectivos.
Pronunciarse sobre dereitos implica tamén pronunciarse sobre deberes. Ambas os dous presupoñen un pensamento sobre o que son e o que fan as linguas. Pero este pensamento semella máis activo cando se considera en termos de obrigas.
A especificidade dos asuntos da linguaxe supón en si mesma un pensamento específico. Para captar todos os elementos que implica este pensamento, é preciso postular que este pensamento debe ser unha crítica permanente da súa propia historia, baixo a pena de non pensar o seu propio obxecto e identificarse, en troques, con este ou aqueloutro lugar común sobre as linguas e a lingua.
O primeiro que hai que recoñecer é que pensar sobre as linguas presupón pensar sobre que é unha lingua, que é a lingua e en que consiste, historicamente e no seu estado actual, o pensamento da lingua.
Pensar na lingua pensando só a lingua ten como consecuencia o illamento da linguaxe das prácticas sociais da lingua en toda a súa diversidade. Esta é, sen dúbida, a peor situación posible se se quere descubrir que é e que fai unha lingua, e tamén se se quere defender.
Art. 2
Polo tanto, é preciso darse de conta de que para defender unha lingua e saber de antemán o que significa a propia noción de linguaxe, é precisa unha teoría global da lingua.
Neste sentido, cómpre pensar de xeito diferente ao modelo puramente institucional proposto pola « Declaración Universal de Dereitos Lingüísticos » de Barcelona de xuño de 1996, que só se ocupa das linguas, amosando así os límites do seu pensamento sobre a lingua.
Esta teoría global implica unha reflexión sobre os papeis, as actividades e as forzas da linguaxe en todas as prácticas sociais: unha teoría da relación entre linguaxe e discurso, entre a noción de discurso e unha teoría de suxeitos, entre unha teoría de suxeitos e a arte, a ética, a política, xa que todo isto está incluído na noción de suxeito.
Polo tanto, a lingua non é só un asunto de lingüistas nin de políticos. A historia da política lingüística non é só unha historia política. Inclúe elementos relacionados coa arte, a ética e a historia social. Xa que logo, pensar na política das linguas presupón esta teoría global, esta unión inseparable da linguaxe, a arte, a ética e a política para pensar a relación entre lingua e sociedade. Se non, quedamos ou volvemos caer nun pensamento só da linguaxe e só da política, o que leva inmediatamente a ignorar o papel da arte na sociedade, o papel da ética na política e, polo tanto, a ignorar a liberdade dos suxeitos.
Art. 3
En consecuencia, un pensamento da linguaxe e dos temas que van da man debe construír unha crítica da oposición entre identidade e alteridade, para pensar na interacción histórica constante entre identidade e alteridade.
Pensar na pluralidade das linguas e na interacción entre elas implica, polo tanto, pensar na identidade a través da alteridade.
Art. 4
Para pensar sobre a identidade a través da alteridade, é esencial pensar na acción das artes da linguaxe en particular e da arte en xeral, sobre as transformacións das formas de pensamento, sensibilidade e comprensión e, polo tanto, sobre o pensamento da linguaxe e das linguas.
Art. 5
É importante recoñecer un papel privilexiado para as prácticas e o pensamento da tradución, que á súa vez require repensar a tradución en termos de recoñecemento das artes do pensamento, non só como paso de lingua a lingua, senón tamén de discurso a discurso, e posiblemente de sistema discursivo a sistema discursivo. Se non, estaremos ante a ignorancia habitual, enmascarada pola boa conciencia de consumados truísmos, que non ve que as traducións son cabezas borradoras. Borradoras das culturas, borradores das particularidades, borradoras das diferenzas.
Isto á súa vez implica que unha teoría da tradución non pode vivir illada e ser supostamente autónoma do mesmo xeito que unha teoría da linguaxe non pode limitarse á única noción de linguaxe. Esta suposta autonomía non é máis que a súa situación tradicional na hermenéutica, é dicir, o signo. De aí a cabeza borradora.
Art. 6
Así, tamén hai que recoñecer que un dos inimigos das linguas, e quizais o principal inimigo das linguas non é a hexemonía cultural-económica-política de tal ou cal lingua, senón, sobre todo, o pensamento que reduce a lingua a lingua e que separa a lingua da arte, a cultura, a sociedade, a ética e a política para considerala só no seu illamento, independentemente do estudo técnico do seu funcionamento, que, como tal, ten a súa lexitimidade no seu propio obxecto, a condición de recoñecer os seus límites.
Art. 7
O recoñecemento da identidade a través da alteridade implica o recoñecemento da identidade como pluralidade interna e como historia, non como natureza.
Art. 8
Dende este punto de vista, é necesario ofrecer unha ensinanza que non existe (e proporcionala a todos os niveis, como nova forma de educación cívica), da teoría da linguaxe como recoñecemento da relación entre identidade e alteridade, entre singularidade e pluralidade interna, é dicir, como poética, ética e política de relacións interindividuais, interculturais e internacionais. Unha teoría onde a poética, a ética e a política deben ser inseparables. Se non, caeremos de novo no modelo tradicional e as súas deficiencias, que moita xente non ve, e das que é conveniente ser conscientes.
Art. 9
Este ensino da teoría da linguaxe como teoría global debe, polo tanto, traballar para identificar, baixo o modelo tradicional e dominante do signo (con toda a súa coherencia lingüística, antropolóxica, filosófica, teolóxica, social e política) o traballo do continuo como traballo do corpo na linguaxe, do suxeito sobre a linguaxe, das invencións do pensamento sobre as linguas e como interacción, inseparabilidade e historicidade radical da linguaxe, a arte, a ética e a política.
Esta experiencia de pensamento permitiríanos situar mellor os problemas relacionados coa alteridade e pluralidade, normalmente concibidos só como externos, e amosalos tanto internos como externos.
Art. 10
Fronte á coherencia reinante do signo e o pensamento único da lingua, sería necesario pensar, recoñecer, ensinar e cultivar unha contracultura, unha contracoherencia, a daquela solidariedade e daquela interacción entre as categorías da Razón que unha rama enteira da historia do pensamento segue considerándose heteroxénea e separada; boa proba diso atópase tanto na propia historia da constitución do que chamamos humanidades como nas disciplinas universitarias que xurdiron dela. Unha auténtica crítica á Razón Lingüística.
Así, o bilingüismo e o plurilingüismo poderían e deberían entenderse e fomentarse mellor, segundo cada situación cultural, situándoos nun pensamento da pluralidade interna, ética e política dos suxeitos. Algo que a mera xustaposición de linguas non nos permite pensar.
Art. 11
Porque se o recoñecemento da pluralidade de linguas só se fai na política do signo, en vez de na teoría global da linguaxe, inevitablemente permaneceremos atrapados na oposición entre identidade e alteridade e no esmagamento das minorías só pola forza do económico-político. Ese esmagamento favorece o terrorismo particularista.
Polo tanto, sería preferible falar de linguas-culturas antes que de linguas, para comprender e preservar os valores que nelas se inventaron e que levan consigo: valores antropolóxicos, artísticos, éticos e políticos.
Art. 12
A cuestión dos valores implica desentrañar o que enreda a noción de desigualdade das linguas e ao que é importante enfrontarse, en lugar de postular só en abstracto (o « demócrata abstracto » de Sartre) a igualdade das linguas entre si.
Art. 13
Non hai dúbida de que todas as linguas, incluídas as faladas por unha poboación pequena e moi localizada, así como todo o relacionado co que constitúe unha lingua, son iguais entre si, no sentido de que cada lingua cumpre plenamente as súas funcións lingüísticas. Unha lingua, para pensar, sentir, comunicarse e vivir nunha determinada sociedade.
Art. 14
Pero hai dous factores que empañan esta noción primordial da igualdade antropolóxica das linguas. E estes dous factores son de ordes radicalmente diferentes, que é importante non confundir e que non se adicionan.
Art. 15
Un deles é o poder económico-político dunha entidade nacional, ou teolóxico-política, que se impón como unha trans- lingua da comunicación pan-nacional ou internacional. Así, como poder teolóxico-político, o árabe en Exipto sufocou ou prohibiu ao longo dos séculos a lingua copta como lingua vernácula, reducíndoa a un uso puramente litúrxico. O económico-político está representado hoxe pola globalización do inglés para a comunicación.
Art. 16
Pero outro factor de supremacía cultural e expansionismo, ou de duración incluso máis alá da duración dos imperios, é a invención en tal ou cal lingua de valores artísticos, éticos e políticos. Nese caso son estes valores os que provocan a expansión e o prestixio destas linguas, máis alá de calquera noción de comunicación lingüística, local, rexional ou planetaria.
Art. 17
Son entón eses valores os que fan que estas linguas sexan as que son, son as obras as que son maternas e xa non as linguas. Este feito en si é igualmente innegable historicamente, pero non ten nada que ver co que é e fai lingüisticamente unha lingua e calquera lingua, nin co poder dos imperios económico-políticos. É importante deixar de atribuír ás linguas o que fan as obras de arte, incluso e precisamente se os seus valores constitúen unha contribución específica a tal ou cal lingua, ata o punto de identificarse con ela.
Art. 18
Estes valores pódense universalizar. Os valores políticos da Declaración de Dereitos Humanos de 1789 ou da loita pola verdade contra o mantemento da orde durante o asunto Dreyfus simbolizaron e universalizaron a lingua francesa, pero ao mesmo tempo non son produto do francés. Pódense dicir e refacer en calquera idioma e en calquera lugar.
Art. 19
O mesmo ocorre cos valores estéticos e éticos das obras literarias e de pensamento. O efecto disto é que algunhas linguas son máis famosas ca outras, portadoras deste valores e asemade impulsadas por eles.
Art. 20
Estes efectos da supremacía só se converten nunha oportunidade para unha idea da superioridade de certas linguas se se confunden a lingua e as invencións do pensamento ou as loitas de pensamento que construíron tal ou cal cultura. Estes valores non dependen das linguas como linguas. Pero a historia cultural que inevitablemente os asocia con elas non permite recoñecer que son as obras e as loitas, ás veces dun número moi reducido de individuos contra a súa propia colectividade, as que permiten atribuír á lingua o que se ten feito nela – e ás veces tamén, poeticamente, contra ela. Fronte ao rexeitamento dos contemporáneos.
Art. 21
Estas distincións son cruciais para non atribuír virtudes de natureza inmanente a unha lingua. Pero é igual de importante non reducir a linguaxe á lingua e menos aínda á comunicación. Esta é unha tendencia recente contra a que hai que loitar.
Polo empobrecemento do pensamento, dos medios, que implica este reducionismo e que se ve reforzado polos avances técnicos na comunicación. Ocultando o feito de que estes mesmos avances son un factor de regresión e de barbarie.
Pensar a linguaxe como unha teoría global é o único xeito de contrarrestar os efectos perversos de pensar as linguas como natureza, como xenio, recordándonos constantemente os vínculos entre especificidade e historicidade. A historicidade radical.
Art. 22
Así, a fobia cara ao inglés en francés pódese entender como descoñecemento do carácter histórico dos préstamos e dos seus límites léxicos e sintácticos. O descoñecemento deste carácter leva a rexeitar os préstamos e os contactos en nome dun purismo que implica ao mesmo tempo un descoñecemento da propia historia das linguas, un pasotismo e, polo tanto, un academicismo, unha noción de decadencia ( variable: para Gobineau, o declive do francés comezou no século XIV, para outros, no século XIX; para outros, o francés actual é unha « obra mestra en perigo » cuxa morte anuncian constantemente).
Art. 23
Ademais desta fobia purista, existe a covardía ética e política que fai que os especialistas renuncien a expresarse na súa propia lingua, contribuíndo así á masificación da comunicación.
A atribución exclusiva á lingua das virtudes ligadas á historia, equivócase de xenio e asemade amosa o pouco xenio e o escaso sentido do idioma que teñen os pseudodefensores do francés.
Art. 24
Desde o punto de vista dunha teoría global, pódense sinalar dúas cousas.
Unha delas é que o maior perigo para unha lingua non é a hexemonía doutra, máis aínda se esta hexemonía só é económico-política. O maior perigo (como consecuencia da redución da linguaxe á lingua) é a ausencia de creación de valores (artísticos, éticos, políticos) por parte de quen a fala. A falta de creación é igual a traizón.
O grego antigo e o hebreo bíblico son o exemplo de que as linguas, unha das cales, o hebreo, nunca tivo importancia política, e outra cuxa importancia non sobreviviu ao imperio de Alexandre, só tiveron e teñen a súa importancia transhistórica a través das obras de pensamento que se produciron nestas linguas. E son as obras, as invencións do pensamento, as que fixeron destas linguas o que chegaron a ser e aquilo do que foron portadoras. Porque non son as linguas, como linguas, as que produciron as obras. E mesmo cando o estado da lingua é antigo, ou cando a lingua pasa por morta, como o latín, a palabra está viva.
Así, non se pode afirmar que o latín, do que se dicía que estaba morto no século XVII, e que era un idioma só apto para eruditos (pensemos que as teses do século XIX aínda estaban escritas en latín, como, por exemplo, a de Jaurès), sexa unha lingua morta (unha aparente banalidade que, aínda recolle un traballo recente como Le Latin ou l’empire d’un signe, XVI-XXe siècle, de Françoise Waquet, Albin Michel, 1998). Se Francis Bacon , Hobbes, Descartes, Spinoza, Leibniz inventaron o pensamento, inventaron o seu pensamento en latín.
Pero o arameo, que tivo importancia comunicativa transnacional nos tempos post-bíblicos, agora só sobrevive nunha presadiña de pobos. En canto aos grandes imperios da época, só deixaron restos arqueolóxicos.
Art. 25
É preciso recoñecer unha historicidade no sentimento da relación entre as linguas. Así, hai unha paz das linguas vernáculas na Idade Media, en Europa, na transnacionalidade do latín. A continuación, seguiu unha guerra de linguas contra o latín, e logo entre elas, en Europa, a partir do século XVI. De aí a universalidade do francés na Europa do XVIII. De aí a loita da Revolución francesa contra o « patois » (unha mestura de dialectos do francés e doutras linguas – bretón, éuscaro) ata a III República. En canto á actual francofonía, ou multiplicidade do francés no mundo, xa non é compatible con Rivarol. Tamén hai que pensar nisto.
Art. 26
É certo que o sentido da pluralidade interna (e tamén externa), o sentido no sentido dunha necesidade e unha copresenza, é recente e certamente está ligado á historia das descolonizacións, pero tamén se remonta á relación entre o romanticismo das especificidades e os nacionalismos que son a súa politización.
Art. 27
Porén, este sentido da pluralidade pode ser en si mesmo rexionalista e nacionalista, pechado sobre si mesmo (e reproducindo a menor escala o peche do pensamento lingüístico) ou pluralista, é dicir, realizándose como o recoñecemento das pluralidades internas e da pluralidade de identidade. E ser pois quen dunha teoría global.
Art. 28
Unha vez que se recoñece que a desaparición dunha lingua pode deberse á destrución dunha poboación ou ao esmagamento cultural, queda claro que a defensa das linguas non é un problema lingüístico, senón necesariamente o recoñecemento da interacción entre a teoría da linguaxe, a teoría dos actos de pensamento, a ética e a política.
Art. 29
Se non, o que reina é a heteroxeneidade das categorías da razón. A ética é impotente por si mesma, a política tórnase todopoderosa, as cousas da arte non se entenden como a mellor defensa das linguas e as linguas quedan reducidas a medios de comunicación. Só se espallan, afogando as demais, aquelas linguas que comunican o poder económico-político.
Art. 30
Conclusión paradoxal -pero o traballo do pensamento é transformar os paradoxos en truísmos do futuro-, o que se desprende desta cadea de razóns é que a defensa das linguas non está no pensamento da lingua. Reside no vínculo que aínda fai a utopía do pensamento lingüístico, o vínculo entre lingua, arte, ética e política como teoría global. É dicir, un ensino obrigatorio do sentido da linguaxe.
Texto lido no Forom des Langues du Monde e publicado no número 66 de Linha Imaginot (revista trimestral do GRQM)
Albanais par Bruna HALULI
HYRJE në leximin e Propozimit të Henri MESCHONNIC për një Deklaratë mbi Detyrat ndaj Gjuhëve dhe Gjuhës dhe THIRRJE për përkthimin e saj në 1000 gjuhë (për të thënë shumë).
Ky propozim është porositur nga Henri MESCHONNIC nga Carrefour Culturall Arnaud-‐ Bernard (Toulouse, France) i cili kishte punuar për disa vite në Studimin e Gjuhëve te Botës, në shqyrtim kritik të deklaratave ose propozimeve të ndryshme organizatat ndërkombëtare në këtë fushë.
H. MESCHONNIC mendoi dhe e shkroi këtë propozim në bazë të reflektimit të tij personal mbi gjuhët dhe gjuhën, si dhe mbi atë të zbulimit të saj .
Ai ishte folësi kryesor nga 1994 në 2008, i projektit të nisur nga Carrefour të një « Deklarate Universale të të Drejtave për Gjuhët dhe Kulturat » (menduar si plotësimi thelbësor i Deklaratës Universale të të Drejtave të Njeriut), projekti rifilloi nga shumë anëtarë të shoqatave të përfshira, në vendet e tyre të origjinës dhe në Forom
(më shumë se njëqind e pesëdhjetë gjuhë janë përfaqësuar atje që nga fillimi i tij) në mbrojtje dhe ilustrimi i gjuhëve dhe kulturave të tyre.
Kjo është brenda kornizës së reflektimit dhe veprimit tonë në favor të kulturës Occitan që ne shpiku Forom des Langues du Monde në Toulouse 28 vjet më parë, dhe kjo është ende brenda kësaj kornize që kemi menduar domosdoshmërinë e kësaj Deklarate, duke marrë parasysh që kërkohet pyetja oksitane, për shkak të situatës dhe historisë së gjuhës / kulturës oksitane përgjigjet më të gjera se ato që kanë të bëjnë me të drejtat politike kombëtare ose rajonale, dhe
në veçanti duke marrë parasysh rolin thelbësor të letërsisë dhe krijimit kulturor dhe artistik në të gjitha format e tyre, gjë që na afroi pranë Pen-‐ Club de Langue d´Oc.
Ne shohim këtu që H. MESCHONNIC na kuptoi shumë mirë dhe shkoi shumë më larg se kërkesa jone .
Qysh në vitin 2006, ne e dhamë këtë tekst për t’ua përkthyer një numer njerëzish përfaqësues, në Forumin e Gjuhëve, të shoqatave të kulturës gjuhësore.
Ne e rindezëm këtë kërkesë këtë vit. Ne do t’ju japim disa përkthime
sipas kërkesës. Më shumë do të mbërrijnë pak nga pak, dhe ne do t’ju dërgojmë atyre.
Ato që ne do t’ju japim sigurisht që nuk janë, për ne,
dokumentet përfundimtare, por përkundrazi dokumentet e punës, vektorët e shkëmbimit ndërmjet të gjithë ata që janë të interesuar për këtë tekst dhe duan ta bëjnë të ditur në redaksinë që ata
do të konsiderojë më të mirën. Vektorët e punës së pafund, pasi, përveç faktit se kjo Propozim Deklarate do të jetë në gjendje të ushqejë bisedat për një kohë të gjatë, për ato që ai thotë dhe për këtë arsye si thotë ai, ndryshimet në gjuhë dhe situata të kulturës mund të vijnë më pas për të sjellë interpretime të tjera të pasazheve të caktuara, për t’u përkthyer përsëri. Për më tepër,
të gjitha propozimet e mundshme për ndryshime ose përmirësime të këtij teksti do të jenë mirëpritur, dhe ne do t’ia paraqesim të gjithë korrespondentëve tanë për shqyrtim. Dhe do te jene gjithashtu edhe
tema e debateve publike në Forom, si dhe në Universitetin tonë Oksitan në Laguépie (Francë) kështu, ne shpresojmë, që në shumë Forume ose Festivale të Gjuhëve me të cilat ne bashkepunojme.
Claude SICRE, President i Carrefour Culturel Arnaud -‐ Bernard,
projektuesi i Foromit të Gjuhëve të Botës. Pranvera 2019
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Hyrje nga Henri Meschonnic
Preambula e « Deklaratës së të Drejtave të Njeriut dhe të Qytetarit » të vitit 1789 donte të kujtonte « të gjithë anëtarët e trupit shoqëror (…) vazhdimisht për të drejtat e tyre dhe detyrat e tyre « .
Duke parë botën sot, asgjë nuk ka ndryshuar përveç kësaj,
siç tha kjo preambulë, « injoranca, harresa ose përbuzja e të drejtave të njeriu « u përkeqësua shumë. Gjendja e përgjithshme e dobët e kompanive.
Prandaj urgjenca për të shpikur një marrëdhënie midis etikës dhe politikës e cila është akoma Utopia. Paradoksi i gjuhës është se ajo është përmes saj, vetëm përmes saj krijohet raporti. Por ky është vendi i injorancës maksimale. Dhe me gjuhë dua të them
funksioni i shprehjes së mendimit dhe një gjuhë është një sistem shoqëror i shenjave. Implikimet nuk janë të njëjta.
Mbroni gjuhën? Por ai nuk është nën sulm. eshtë më keq: nuk njihet
edhe pse ne e dimë. Por si? Me kaq shumë edukim dhe njohuri. Saktësisht, kjo është ajo që është paradoksale, e gjithë ajo njohuri nuk e di se prodhon injorancë, a injorancë specifike, dhe parandalon ta njohësh atë. Pyetja e perspektivës. Aty eshte nje pikë e verbër në statusin e gjuhës, dhe kjo pikë është jetike. Nuk eshte gjuha që kërcënohet është secili prej nesh.
Sepse është e para dhe gjithmonë me fjalë që ne veprojmë, që lëndojmë dhe çështja e mbrojtjes së gjuhëve është vetëm aspekti i dukshëm i injorancës, të harresës dhe përbuzjes që nuk i matim, që nuk i dimë, sepse jo e gjithë kultura jonë humaniste ka mësuar t’i njohë ato.
Kjo se gjuha nuk është vetëm vendi dhe materiali i komunikimit, ajo
është para kësaj, dhe për këtë, vendi dhe materiali i kushtetutës së secilit qenie njerëzore në historinë e tij. Gjuha është pra materiale e pandashme si etika dhe politika. Dhe çështje epike në kuptimin që
aventurat e zërit njerëzor.
Sepse është tek ai që ne të shpikim, ku arti, të gjitha artet, luajnë një rol themelues dhe te panjohur.
Prandaj, problemi i mbrojtjes së gjuhëve shkon përtej gjithckaje.
Në vend që të paraqitet në një mënyrë të thjeshtë, sepse duket se e vret sytë, hegjemonia ekonomike dhe politike e një gjuhe mbi të tjerat, duhet për të imponuar vetveten se problemi kryesor, aq më jetik ndërsa injorohet, për të mbrojtur gjuhët, është injoranca e pamatshme e mendimit të gjuhës, e cila nuk mësohet askund, dhe që përfshin zvogëlimin dhe rajonalizimin që shënojnë përpunimin e gjuhës në kulturën tonë dhe në të gjitha kulturat.
Në këtë kuptim, ai është një proces i tërë i civilizimit, madje edhe një lloj revolucioni kulturor që do të kishte për të menduar, për të realizuar, për të menduar dhe për të praktikuar marrëdhënie
midis gjuhës dhe kulturës, midis gjuhës dhe letërsisë, midis gjuhës, artit, etikës dhe politikës, të cilat as nuk mendohen dhe as nuk praktikohen. Duke pasur parasysh atë që është në rrezik në
gjuhë e tregimeve individuale dhe kolektive, mund të themi se nuk ka asgjë më shumë të thella dhe më jetike për shoqëritë dhe për civilizimin, sesa kuptimi i gjuhes.
Vetëm ky kuptim është preambula e një deklarate universale të të drejtave të njeriut. Kjo do të thotë, detyrat e mësimdhënies së gjuhës, të mësimdhënies , marrëdhëniet midis gjuhës dhe shoqërisë, mësimi i letërsive, mësimi i etikës dhe mësimi i filozofisë politike, të gjitha këto mësime në bashkëveprimin e tyre.
Duke gjykuar nga gjendja aktuale e shkencave shoqërore në botë, shkencat shoqërore e gjuhën dhe disiplinat universitare në rajonalizimin e tyre, pa harruar arsimin fillor dhe te mesëm, a është ky një program i ngjashëm me ëndrrat? Eshte megjithatë situata aktuale e cila është një ëndërr e keqe. Përveç kësaj, ekziston një emergjencë. Ajo do të jetë, në pranverë të vitit 2004, një Forum Ndërkombëtar të Gjuhëve dhe Kulturave në
Barcelona Do të jetë një takim botëror me rëndësinë më të madhe. Ajo ka çdo shans për rinovimin e Deklaratës Universale të të Drejtave Gjuhësore të lëshuara të Konferencës Botërore për të Drejtat Gjuhësore të mbajtur në Barcelonë në 1996.
Kjo Deklaratë është ekskluzivisht e ligjshme. Ajo di vetëm nocionet e
gjuhës dhe grupit gjuhësor. Këto nocione të përbashkëta janë legjitime, por mjaft te pamjaftueshme, nga mungesa e tyre e ndonjë konceptimi të përgjithshëm të gjuhës, por më pak përmendim mësimin e tij, i cili duhet të bëhet i detyrueshëm kudo. Nga ku
një varfëri e madhe e vetë nocionit të gjuhës, e reduktuar në komunikim. Si rezultat, plotësimi thelbësor i këtij legalizmi duhet të jetë I një qasje gjithëpërfshirëse. Lidhjet midis gjuhës, artit, etikës dhe mendimit politik. Nuk mundet të përforcojnë efektivitetin dhe kuptimin e pretendimeve.
Duket se roli urgjent dhe specifik i Forumeve Botërore të Gjuhëve
të cilat që nga ajo kohë janë përhapur në Francë nga Forumi i Gjuhës në Toulouse 1992, duhet të jetë për të mbushur këtë boshllëk të mendimit dhe për të sjellë një reflektim në përgjithësi që mund të karakterizojë një kontribut francez dhe i cili do të përbënte
në idenë e fortë se ne nuk i mbrojmë gjuhët pa një mendim të përgjithshëm të gjuhes dhe shoqërise.
Henri Meschonnic
Carrefour Culturel Arnaud–‐Bernard
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Propozimi për një Deklaratë mbi Detyrat drejt Gjuhëve dhe Gjuhës
Teksti i propozuar në Forumin e Gjuhëve më 28 maj 2006, Place du Capitole në Toulouse, nga Henri Meschonnic, Profesor Emeritus i Gjuhësisë në Université Paris-8, poet, përkthyes i Biblës, eseist:
Art 1
Së pari, ekziston një specifikë që duhet njohur në gjërat e gjuhës. Kjo specifikë do të thotë që ne nuk e bëjmë thjesht sepse do të ishte në gjendje të transferonte këto pyetje kopjen e deklaratave të njohura për të drejtat e qenieve njerëzore dhe bashkësive.
Vendimi për të drejtat gjithashtu supozon vendosjen për detyrat. Njëri dhe tjetri presupozon një mendim se çfarë janë gjuhët dhe çfarë bëjnë gjuhët. Por ky mendim duket më shumë aktiv, shihet në drejtim të detyrave të shtëpisë.
Vetë specifikat e gjërave të gjuhës presupozojnë një mendim specifik. Për të mbajtur të gjitha elementet që ky mendim supozon se është e nevojshme të parashikohet se ky mendim duhet të jetë kritika e përhershme e historisë së vet, nën ndëshkimin e mos mendimit të objektit të saj, por të identifikimit sin je keqkuptim i tillë apo i atillë në lidhje me gjuhët dhe gjuhën.
Gjëja e parë për të njohur është se të menduarit për gjuhët nënkupton të mendosh se çfarë është një gjuhë, çfarë është gjuha dhe në çfarë konsiston historikisht dhe në gjendjen aktuale te nje
gjuhe. Të menduarit e gjuhës është e kufizuar në konceptimin jo vetëm të gjuhës, por dhe pasojave nëse është izolimi i gjuhës jashtë praktikave shoqërore në të gjithë larminë e tyre, e cila është sigurisht situata më e keqe e mundshme për të ditur se çfarë është dhe çfarë bën një gjuhë, dhe për ta mbrojtur atë.
Art 2
Prandaj është e nevojshme të imagjinohet se për të mbrojtur një gjuhë, duhet të njohim paraprakisht imitimetvpër atë që do të thotë vetë nocioni gjuhë, duhet të ekzistojë një teori e përgjithshme e gjuhës.
Në çfarë mënyre duhet të mendohet përveç se sipas modelit të pastër institucional të propozuar nga « Të Drejtat Gjuhësore Universale ”të Barcelonës, qershor 1996, i cili merret vetëm me gjuhë, dhe në këtë mënyrë tregon kufijtë e mendimit të tij për gjuhën.Një teori e tillë gjithëpërfshirëse përfshin një reflektim mbi rolet, aktivitetet dhe pikat e forta të gjuhës në të gjitha praktikat shoqërore – një teori e marrëdhënies midis gjuhës dhe ligjërimit, midis nocionit te ligjërimit dhe një teori e subjekteve, midis një teorie të subjekteve dhe artit, etikës, politikës, sepse është e gjitha kjo që nënkupton nocioni subjekt.
Gjuha pra nuk është punë vetëm e gjuhëtarëve, e as e politikanëve vetëm. Historia e politikës gjuhët nuk është vetëm një histori politike. Ai përfshin elemente që lidhen gjithashtu me artin, etiken, historine shoqërore. Prandaj, të menduarit për politikën gjuhësore presupozon këtë teori në përgjithësi, kjo veshje e pandashme nga gjuha, arti, etika dhe politika për të menduar marrëdhëniet midis gjuhës dhe shoqërisë. Përndryshe ne qëndrojmë ose biem përsëri në një mendim të gjuhës vetëm, dhe vetëm politika, e cila çon menjëherë në keqkuptimin e rolit të artit në shoqëri, roli i etikës në politikë, duke injoruar kështu lirinë e subjekteve.
Art 3
Për të mbajtur së bashku një mendim të gjuhës dhe lëndëve, duhet të punohet në një kritikë të kundërshtimit midis identitetit dhe tjetersimit, për të menduar në të kundërtën e ndërveprimit historik të vazhdueshëm midis identitetit dhe tjetërsise.
Të menduarit për shumësinë e gjuhëve dhe bashkëveprimin ndërmjet gjuhëve, pra presupozon të mendosh për identitetin perms tjetërsimit.
Art 4
Të mendosh për identitetin përmes tjetërsimit, është thelbësore të mendosh për veprimin e arteve gjuhësore veçanërisht, dhe artit në përgjithësi, mbi transformimet e mënyrave të të menduarit,
ndjeshmërise dhe të kuptuarit.
Art 5
Aty ku është e rëndësishme të njihet një rol i privilegjuar për praktikat dhe mendimin e përkthimit, i cili imponon nga ana tjetër për të rimenduar përkthimin e tij sipas një njohjeje të arteve të mendimit, dhe jo më shumë vetëm si një kalim nga gjuha në gjuhë, por nga ligjërimi në ligjërim, dhe ndoshta nga
sistemi i të folurit në sistemin e të folurit. Përndryshe, është injoranca e zakonshme, e maskuar nga ndërgjegjja e mirë e vërtetësive të kryera, dhe kush nuk e sheh që përkthimet janë fshirje. Fshirja e kulturave, fshirja e specifikave, fshirja e ndryshimeve.
Që nga ana tjetër supozon se një teori e përkthimit nuk mund të izolohet dhe gjoja autonome që teoria e gjuhës nuk mund të reduktohet në nocionin e vetëm të gjuhës. Kjo pretendohet
autonomia duke mos qenë asgjë tjetër përveç situatës së saj tradicionale në shenjën e hermeneutikës, kuptimit.
Art 6
Në të cilën është gjithashtu e nevojshme të njohim atë armik të gjuhëve, dhe ndoshta armikun e parë të gjuhës,qe nuk është hegjemoni kulturore-ekonomike-politike e një gjuhe të veçantë, por para së gjithash eshte mendimi që zvogëlon gjuhën në gjuhë dhe që ndan gjuhën nga arti, kultura, shoqëria, etika dhe politika ta konsiderojnë atë vetëm në izolimin e saj – pavarësisht nga studimi
teknika e operacioneve të saj, e cila, si e tillë, ka legjitimitetin e saj në vetë objektin e saj, kushti i njohjes së limiteve të saj
Art 7
Njohja e identitetit përmes tjetërsisë presupozon njohjen e identitetit si shumësi të brendshme dhe si histori, jo si natyrë.
Art 8
Duke u nisur nga kjo, ekziston një mësim që nuk ekziston (dhe për ta siguruar atë në të gjitha nivelet, si një formë e re e edukimit qytetar), teoria e gjuhës si njohje e marrëdhënies midis identitetit dhe tjetërsisë, midis veçantisë dhe shumësisë së brendshme, që do të thotë si një poetikë, një etikë dhe një politikë e marrëdhënieve ndër-individuale, ndërkulturore dhe ndërkombëtare. Ku poetike,
etika dhe politika duhet të jenë të pandashme, përndryshe ato do të bien përsëri në modelin tradicional.
Me pamjaftueshmërinë e saj, të cilën shumë nuk e shohin dhe që duhet të bëhet i vetëdijshëm.
Art 9
Ky mësimdhënie e teorisë së gjuhës si një teori e bashkësisë duhet të funksionojë nën modelin tradicional dhe dominant të shenjës (me gjithë koherencën e saj gjuhësore, antropologjike, filozofike, teologjike, shoqërore dhe politike, puna e vazhdueshme si punë
të trupit në gjuhë, të subjektit në gjuhë, të shpikjeve të mendimit në gjuhë dhe si ndërveprim, pandashmëri dhe historik i rrënjosur i gjuhës, artit, etikës dhe politikës.
Ky eksperiment i mendimit do të bënte të mundur vendosjen më të mirë të problemeve të lidhura me tjetërsinë dhe shumësinë,
konceptuar zakonisht si vetëm të jashtme, dhe për t’i treguar ato sa më të brendshme sesa të jashtme.
Art 10
Kundër koherencës mbretërore të shenjës dhe thjesht të mendimit të gjuhës, do të kishte arsye për të menduar,njohin, mësojnë dhe kultivojnë një kundër-kulturë, një kundër-koherencë, atë të këtij solidariteti dhe ndërveprimi midis kategorive të Arsyes që një histori e tërë e mendimit vazhdon të mbajë për të heterogjen dhe të veçantë, ndaj të cilave të dy vetë historia e kushtetutës së asaj
ne i quajmë shkencat humane dhe disiplinat tona akademike, të cilat dolën prej saj.
Ne mund dhe duhet të kuptojmë dhe promovojmë më mirë dygjuhësinë dhe plurilingualizmin, sipas secilës situatë kulturore, duke i vendosur ato në një mendim të pluralitetit të brendshëm, etikës dhe të politikës së subjekteve. Ajo që thjesht ballafaqimi i gjuhëve nuk na lejon të mendojmë.
Art 11
Sepse nëse njohja e shumësisë së gjuhëve bëhet vetëm në politikën e shenjës, në vend të kësaj për të zënë vend në teorinë e përgjithshme të gjuhës, ajo mund të mbetet vetëm në kundërshtim midis
identiteti dhe tjetërsimi, në shtypjen e pakicave nga forca e vetme e ekonomiko-politike. Prandaj do të ishte më mirë të flisnim për gjuhë-kultura sesa për gjuhë, në mënyrë që të konceptojmë dhe ruajmë më mire vlerat që janë shpikur në to dhe të cilat ata janë bartëse – vlera antropologjike, artistike, etike dhe politike.
Art 12
Çështja e vlerave përfshin zbardhjen e asaj që nocioni i pabarazisë gjuhësore turbullon. Dhe se ai është i rëndësishme për t’u përballur, në vend se të postulatosh vetëm në mënyrë abstrakte (« demokrat abstrakt » i Sartrit) barazia e gjuhëve ndërmjet tyre.
Art 13
Eshtë e padiskutueshme që të gjitha gjuhët, përfshirë ato që fliten nga një popullsi e varfër apo ato qe fliten nga popullsi të shumta dhe shumë të lokalizuara, si gjithçka që ka të bëjë me atë që e bën një gjuhë, janë të barabarta me njëra-tjetrën në kuptimin që çdo gjuhë përmbush plotësisht funksionet gjuhësore të një gjuhe, për të menduar, të ndjere, të komunikuar, të jetuar në një shoqëri të caktuar.
Art 14
Por dy faktorë vijnë në turbullt të këtij nocioni fillestar të barazisë antropologjike të Gjuhës. Dhe këta dy faktorë janë me renditje radikalisht të dallueshme, të cilat është e rëndësishme të mos ngatërrohen, dhe që nuk shtohen.
Art 15
Njëra është fuqia ekonomike-politike e një grupi kombëtar, ose teologjik-politik, dhe e cila imponohet si një trans-gjuhë e komunikimit mbarëkombëtar ose ndërkombëtar. Pra, si
një fuqi teologjike-politike, arabishtja në Egjipt ka mbytur ose ndaluar gjuhën gjatë shekujve kurse gjuha franceze e ka reduktuar atë në përdorim thjesht liturgjik. Ekonomopolitika përfaqësohet sot nga globalizimi i komunikimit anglisht.
Art 16
Por një faktor tjetër i epërsisë kulturore dhe ekspansionizmit, ose i kohëzgjatjes se perandorive, është shpikje në një gjuhë të veçantë artistike, etike dhe politikat. Në cilin rast janë këto vlera që e bëjnë zgjerimin dhe prestigjin e këtyre gjuhëve, përtej çdo nocion i komunikimit gjuhësor, lokal, rajonal ose planetar.
Art 17
Janë atëherë këto vlera ato që bëjnë ato që janë këto gjuhë. Ky fakt në vetvete është po aq i pakontestueshëm historikisht, por nuk ka asgjë te zakonshme as me atë që është dhe çfarë bën gjuhësisht një gjuhë dhe ndonjë gjuhë, as me fuqine e perandorive ekonomike dhe politike. Eshtë e rëndësishme të ndalohet atribuimi i gjuhëve në atë që bën punë, madje dhe saktësisht nëse vlerat e tyre përbëjnë një kontribut specifik për një të tillë apo të atillë gjuhë, deri në identifikimin me të.
Art 18
Vlera të tilla mund të universalizohen. Vlerat politike të Deklaratës së të Drejtave të L’Homme de 1789, ose lufta për të vërtetën kundër ruajtjes së rendit gjatë Çështjes Dreyfus simbolizuan dhe universalizuan gjuhën frënge, por në të njëjtën kohë ato nuk janë
bërë nga gjuha frënge, dhe mund të thuhet dhe ribëhet në çdo gjuhë dhe në çdo vend.
Art 19
Eshtë e njëjta gjë, përndryshe, me vlerat estetike dhe etike të veprave letrare dhe veprat e mendimit, të cilat kanë efekt që disa gjuhë janë më të famshme se të tjerat.
Art 20
Këto efekte të epërsisë nuk bëhen rasti për një ide të epërsisë së gjuhëve të caktuara.
Këto vlera nuk varen nga gjuhët si gjuhë,por historia kulturore e cila i lidh në mënyrë të pashmangshme me të nuk lejon në vetvete të pranojmë se keto janë punimet dhe përpjekjet, ndonjëherë të një numri shumë të vogël individësh kundër kolektivitetit të tyre,
që do të thotë se ne i atribuojmë gjuhës atë që është bërë në të dhe ndonjëherë gjithashtu poetikisht, kundër saj.
Në refuzimin e bashkëkohësve.
Art 21
Këto dallime janë thelbësore në mënyrë që të mos i atribuohen virtyteve natyrore një gjuhe, e cila vendos gjuhën si mit i gjeniut të gjuhëve. Por po aq sa të mos zvogëlohet gjuha në gjuhë, dhe përsëri
më pak ndaj komunikimit. Trendi i fundit që duhet adresuar.
Për shkak të varfërimit të mendimit, të mjeteve, që sjell ky zvogëlim dhe që përforcojnë progresin teknik në komunikim. Duke maskuar se vetë ky progres është një faktor i regresionit dhe barbarisë.
Mendimi i gjuhës si një teori e tërë është ajo që vetëm mund të bëjë të mundur kundërveprimin me efektet pervers i mendimit të gjuhëve si natyrë – si gjeni, nga përkujtimi i vazhdueshëm i lidhjeve
midis specifikës dhe historikut. Historikiteti radikal.
Art 22
Kështu që fobia e anglishtes në frëngjisht mund të duket më mirë si mungesë e njohurive të karakterit historik te huazimeve, dhe kufijtë e tyre leksikorë dhe sintaksorë. Injoranca e ketij karakteri refuzon huazimet dhe kontaktet në emër të një purizmi që nënkupton
injorancë e vetë historisë së gjuhëve, një prapambetje, pra një akademizëm, një nocion ne rënie (e ndryshueshme: për Gobineau, rënia e frëngjishtes filloi në shekullin e 14-të; për të tjerët, në
Shekulli XIX; për të tjerët, francezët e sotëm janë një « kryevepër në rrezik » të cilën ata nuk pushojnë kurrë për të njoftuar vdekjen).
Art 23
Diçka tjetër përveç kësaj fobie puriste është frikacia etike dhe politike që i bën specialistët te heqin dorë nga shprehja e tyre në gjuhën e tyre dhe në këtë mënyrë kontribuojnë në masivizim komunikues.
Atribuimi vetëm i gjuhës i virtyteve të lidhura me një histori në të njëjtën kohë është i gabuar në gjeni dhe tregon madje papritmas sa prej tyre kanë pak gjeni dhe kuptim të gjuhës, pseudo-mbrojtësit e frëngjishtes.
Art 24
Nga këndvështrimi i një teorie të përgjithshme, përkundrazi mund të vërehen dy gjëra.
Njëra është se rreziku më i madh për një gjuhë nuk është hegjemonia e një tjetre, madje dhe edhe më shumë nëse kjo hegjemoni është vetëm ekonomiko-politike, rreziku kryesor (pasojë e reduktimit të gjuhës në gjuhë) është mungesa e krijimit të vlerës (artistik, etik, politik) nga ata që e flasin atë. Mungesa e krijimit është e barabartë me tradhtinë.
Greqishtja klasike dhe Hebraishtja Biblike janë mishërimi i gjuhëve, njëra prej të cilave, hebraishtja, ka asnjëherë nuk kishte rëndësi politike, dhe tjetri, rëndësia e të cilit nuk i mbijetoi perandorisë së Aleksandrit, kanë pasur dhe kanë rëndësinë e tyre transhistorike vetëm përmes veprave të mendimit që ishin
prodhuar në këto gjuhë. Dhe janë veprat, shpikjet e mendimit, ato që bënë atë që këto gjuhët janë bërë, ajo që janë bërë bartëse të. Sepse nuk janë gjuhë, si që gjuhët, të cilat prodhuan veprat. Dhe edhe kur gjendja e gjuhës është e vjetër, ose gjuha kalon për të vdekur, si latinishtja, fjalimi është i gjallë.
Kështu latinishtja, e cila thuhet se ka vdekur në shekullin e 17-të, dhe gjuha vetëm e studiuesve mes tyre (dhe tezat në shekullin e 19-të ishin shkruar ende në latinisht, ai i Jaurès, për shembull), nuk mund ta themi atë është një gjuhë e vdekur (një banalitet i dukshëm i cili gjithsesi është marrë në një vepër të fundit, Latinet perandoria e një shenje, shekulli XVI-XX, nga Françoise Waquet, Albin Michel, 1998), nëse Francis Bacon, Hobbes, Dekarti, Spinoza, Leibniz shpikin mendimin, shpikin mendimin e tyre, më pas, në latinisht.
Por aramaishtja, e cila në kohën post-biblike kishte rëndësi komunikimi transnacional, ekziston vetëm në disa fshatra. Sa për perandoritë e mëdha të kohës, ato u larguan vetëm mbetje arkeologjike.
Art 25
Eshtë e nevojshme të njihet një historik i ndjenjës së marrëdhënieve midis gjuhëve. Kështu që ka një paqe të gjuhëve popullore në Mesjetë, në Evropë, në transnacionalitetin e latinishtes. Pastaj një luftë gjuhët kundër latinishtes, pastaj mes tyre në Evropë nga shekulli XVI. Nga ka ardhur universaliteti i frëngjishtes në Evropë në shekullin e 18-të. Prandaj lufta e Revolucionit Francez kundër « Patois » (duke përzier pa dallim dialektet e frëngjishtes dhe gjuhëve të tjera – Bretonisht, Baske) deri në Republikën e Tretë. Sa i përket Frankofonisë aktuale, ose shumësisë së francezëve në të gjithë botën, nuk është më në përputhje me Rivarol. Edhe kjo duhet të mendohet.
Arti 26
Eshtë e sigurt se ndjenja e pluralitetit të brendshëm (dhe gjithashtu të jashtëm) – kuptimi në kuptimin e ndjenjës së domosdoshmërise dhe bashkë-prania – është e kohëve të fundit, dhe sigurisht e lidhur me historinë e dekolonizimit, por gjithashtu ajo kthehet në marrëdhëniet midis romantizmit të specifikave dhe nacionalizmave që janë të saj deri ne politizim.
Art 27
Sidoqoftë, kjo ndjenjë e pluralitetit mund të jetë vetë rajonaliste dhe nacionaliste, e mbyllur në vetvete. (dhe duke riprodhuar në një shkallë më të vogël mbylljen e mendimit të gjuhës), ose pluraliste,
domethënë të realizojë vetveten si njohje e shumësive të brendshme dhe të shumësisë së identitetit.
Të aftë atëherë për një teori të përgjithshme.
Art 28
Për sa kohë që pranohet se zhdukja e një gjuhe mund të jetë për shkak të shkatërrimit është e qartë se mbrojtja e gjuhëve nuk është problem gjuhë, por domosdoshmërisht njohja e ndërveprimit midis teorisë së gjuhës, teoria e akteve të mendimit, etikës dhe politikës.
Art 29
Përndryshe, ajo që mbretëron është heterogjeniteti i kategorive të arsyes, vetëm se etika është e pafuqishme, vetëm politika është e plotfuqishme, gjërat e artit nuk kuptohen si mbrojtja më e mirë e gjuhëve, dhe gjuhët duke u reduktuar në mjete komunikimi,
vetëm gjuhët që komunikojnë fuqinë ekonomike-politike përhapen dhe mbytin të tjerët.
Arti 30
Përfundim paradoksal – por puna e mendimit është t’i kthejë paradokset në vërtetësi te e ardhmja – ajo që del nga ky zinxhir i arsyeve është se mbrojtja e gjuhëve nuk është në mendimi i gjuhës, por në lidhjen që ende e bën atë utopi të mendimit të gjuhës, lidhjen
midis gjuhës, artit, etikës dhe politikës si një teori e tërë. Kjo do të thotë një mësimdhënie kuptimi i detyrueshëm i gjuhës.
Teksti i lexuar në Forumin e Gjuhëve të Botës dhe botuar në N ° 64 të Linha Imaginot (përmbledhje
GRQM çdo tre muaj)
Forumi i gjuhës është organizuar nga kultura Carrefour Arnaud Bernard
www.arnaudbernard.net
© CARREFOUR CULTUREL ARNAUD-BERNARD – carrefourculturel@arnaud-bernard.net
PJESE SHTESE:
Për nacionalizimin e propozuar të gjuhëve dhe kulturave të Francës nga Forumi i Gjuhëve të Botës së Tuluzës
Të gjithë duhet të jenë të vetëdijshëm për rëndësinë historike të ndryshimit votuar nga Asambleja Kombëtare 22 majin e kaluar në nenin 1 të kushtetutës, duke deklaruar mbi këtë temë të Republikës Franceze, se: « Gjuhët rajonale i përkasin trashëgimisë së saj ». Përfshirë kështu këto gjuhë si në historinë e Francës ashtu edhe në historinë e gjuhës frënge, atë François I parë në 1539 në Villers-Cotterêts kishte deklaruar – ishte kundër latinishtes, në atë kohë – gjuha e vetme e Frances, gjuha zyrtare e dekreteve zyrtare.
Por realiteti historik dhe gjeografik i Francës ishte ai i një shumësie gjuhësh.
At Grégoire në 1790, për të përhapur ide revolucionare, revolucionin duke filluar nga Parisi, donte të eleminonte patoisin si strehë nga feudalizmi dhe mbretëria. Ende në fund të shekullit të nëntëmbëdhjetë Republika luftoi për të imponuar frëngjishten si gjuhë kombëtare. Sepse ishin tetë ose nëntë gjuhët popullore. Akoma në vitet 1914-1918, sipas rajoneve, pakkush e dinte gjuhën kombëtare. Bretonët kishin më shumë vdekje sesa mesatarja kombëtare në luftë, sepse pak kush e dinte Frëngjisht
Kjo kujtesë nuk vështron të kaluarën, po shikon të tashmen dhe të ardhmen, prandaj Doja ta bëja. Jo më kot, pariziene nga lindja, unë kam marrë pjesë për më shumë se dhjetë vite në Forum des Langues de Toulouse, krijuar nga Claude Sicre. Sepse kam mësuar gjëra atje,
gjatë këtyre debateve dhe takimeve. Nuk mund të harroj një mësues Breton i cili ende vuante nga Lufta e Chouan dhe që dëshironte që në nivelin më të lartë të shtetit atje një deklaratë qetësuese si Kiraku kishte bërë për Vichy dhe hebrenjtë. Historia e së kaluarës nuk ka kaluar, ka akoma disa, e kam parë me veshët e mi, të cilët kanë dhimbje per përvjetorin e Shën Bartolomeut.
Claude Sicre ka të drejtë të tërheqë vëmendjen e Ministrit të Kulturës (le të nxitojmë, gjatë se ekziston ende një Ministri e Kulturës në këtë vend) mbi rrezikun e një interpretimi rajonalist i këtij ndryshimi, i cili do të mbyllte, kundër Francës, secilin rajon në gjuhën e tij,
duke supozuar se gjuha e saj do të interesonte vetëm veten.
Dhe Claude Sicre lufton që, përkundrazi, të kuptojmë se të gjitha këto gjuhë të Francës janë kombëtare. Sepse historia e tyre, dhe historia e kulturës franceze, është një histori të shkëmbimeve, të bashkëveprimit. Sepse secila gjuhë është një gjuhë-kulturë. Nuk është vetem një instrument I komunikimit.
Njohja e vërtetë që të gjitha gjuhët e Francës « i përkasin trashëgimisë së saj » në fakt do të ishte, siç sugjeron Forumi i Langues de Toulouse, kudo në Francë transformon mësimin e kulturës franceze duke përfshirë iniciativa në këto gjuhë dhe kultura, Breton në Strasburg dhe Alsatian në Rennes, Occitan në Lille dhe Picard në Toulouse.
Pra me të vërtetë ne do të kishim akses në një histori reale dhe një të ardhme të vërtetë, duke njohur më mirë gjeografine tonë kulturore.
Me sa kam përjetuar, si një studiues vizitor pothuajse kudo në Francë, e kam kuptuar se një nga klishetë kulturore më të qëndrueshme, më të vjetra dhe më të dëmshme, është kundërshtimi midis Parisit dhe krahinës. Shumë ende besojnë në këtë marrëzi. Është një simptomë, në sytë e mi, e pikërisht asaj që Claude Sicre denoncon si centralizëm. Unë do të thoja të provincializmit parizian.
Mësimi i shumësisë së gjuhëve dhe kulturave në Francë do ta shërojë këtë problem. Pa harruar atë përfitimi do të ishte i dyfishtë: për jetën e këtyre gjuhëve (një temë e modës është të bërtasësh për vdekjen)
gjuhët, të paktën në këtë mënyrë do të punonim që ata të jetonin), dhe për kuptimin historik të solidaritetit.
Pa harruar, duke pasur parasysh historinë e imigracionit, në Francë, për shekuj me radhë, gjuhët nuk territorializohet.
Pra, siç thotë « propozimi për nacionalizimin e gjuhëve-kulturave të Francës », po, ka do të kishte, duke mësuar se uniteti është pluralitet i brendshëm, « më shumë demokraci dhe më shumë Republikë « .
E gjithë kjo tregon gjithashtu rëndësinë kryesore të arsimit në jetën politike, në etika e politikës.
Henri Meschonnic
Teksti i kërkuar nga Liberation – Madame de Valleys – nuk është botuar (maj 2001)
« Një forum për mendimin e gjuhës », Henri Meschonnic,
La Dépêche, 18 maj 2001
Unë nuk jam duke shkuar për të luajtur politikë. Unë nuk jam më politikan sesa teolog. Çfarë ndonjëherë është e njëjtë. Por ka një detyrë mendimi. Një detyrë për të ndërhyrë. Eshtë e vërtetë që, të paktën kjo është ajo që fjalori ka integruar me Zolën, ky është roli i intelektualëve. Edhe pse ky rol ekzistonte, edhe para fjalës, shumë më parë se Zola. Simbolikisht, mbase i pari që e përfaqëson atë,
është Sokrati. Kush e quante veten filolog, që nuk do të thoshte « filolog », por diskutues.
Shpikësi emblematik i kritikës. Të menduarit si kritik. Kjo është, duke menduar si ushtrimi i lirisë. Të dy: e njëjta gjë. Parandaluesi nga të menduarit në qarqe, nga gjumi gjatë bisedës, siç bëjmë kur ngatërrojmë të menduarit dhe policimin. Dhe gjërat e gjuhës janë një Observator i shkëlqyer për të parë botën tonë si atë të bukurisë së fjetur: të gjitha këto profesionistët e mendimit dhe ata që u besojnë atyre, të imobilizuar në ide fikse. Shprehja do të thotë fotografia që zgjat, dhe që i rregullon ato në pozën e ideve të marra. Kjo është e gjitha tjetër botërorja që vjen: pritja për pritjet, e cila plotëson horizontin e pritjeve.
Furrat e mendimit i dhurohen katërmbëdhjetë. Për shembull, kur ndajmë praktikën dhe teorinë.
Ose kur kundërshtojmë identitetin dhe tjetërsinë. Ose kur besoni se gjuhët janë gjuhë. Ose kur ne besojmë se një poezi, ose se bëjmë një poezi, kur flasim vetëm për shenjën – shtoj, tani, gjithmonë « kështu të jetë ». Kjo do të thotë kur bëjmë gjuhë, kjo gjë kaq mrekullisht e ngjall kufomën. Në formën e njërës palë. Të kuptimit, të tjetrit. Ashtu si shpirti nga njëra anë, trupi nga ana tjetër.
Po, ne nuk e dimë sa nuk dimë çfarë të themi kur flasim për gjuhë dhe gjuhë. Përkthimi, për shembull. Crazyshtë çmenduri sa kënaqësi kemi. Dhe kjo është për shëndetin: a nuk themi se ajo duhet të kujdeset për gjuhën e tij? Ky forum, për sa vite kam harruar tashmë, është një vend ku gjithçka
papritmas, në një kohë të caktuar të vitit, përrallore, trubadurët vijnë për të zgjuar këto poza në gjumë, ata gojë të butë që përtypin ide të vjetra, të vjetra, aq të vjetra sa duhet t’i vishni aq shumë nuk po mbajnë më, të gjallë. Po, kështu që është një shfaqje e bukur, një herë në vit, vendi Kapitol Vlen të shmanget. Përveç kësaj, me forcë, mendoj se kemi vërejtur. Në vendet e larta. Kete vit posaçërisht eshtë një surprizë. Unë vij këtu sepse për mua është çështje ritmi.
Ky është ritmi për të cilin po punoj. Të mendosh dhe të rimendosh gjithçka për gjuhën. Dhe gjuhët. Për
mësoni ritmin e të qeshurit që trondit mendimin. Sepse ekziston një komedi e mendimit. Për të zbuluar.
Eshtë pjesë e gëzimeve të mendimit. Mjafton të rinovojmë ajrin që thithim. Po mbytim këtu. Ky vit, do të jetë një deklaratë e madhe. Një deklaratë dashurie, natyrisht. Në gjuhë. Dhe gjuhët. Megjithëse Do të ketë për të njohur kush është kush, dhe çfarë është çfarë, dhe jo për t’i dhënë gjuhës – kush nuk thotë asgjë, ajo është ventriloquist – e cila vjen nga ata që shpikin vetë. Në të folur. Ti dhe unë. Por për të njohur pjesën tjetër, do të duhet të vish më 20 maj, Place du Capitole.
Adresa ndaj aventurierëve të sotëm
Që nga viti 1789, ekziston një Deklaratë Universale e të Drejtave të Njeriut (a) e cila luan një rol me rëndësi, në të gjithë botën, si një armë etike, intelektuale dhe ligjore në
luftimet kundër dhunës dhe padrejtësisë.
Në shekullin 21, do të ketë një Deklaratë Universale të të Drejtave të Gjuhëve dhe Kulturave.
Pse
– Për shkak se përhapjes, në të gjithë planetin, e betejave etnike (fisnore, rajonale, kombëtar) tregon se bashkësia ndërkombëtare duhet të pajisë veten me një legale për t’i përmbajtur ato, nëse jo për t’i zhdukur ato;
– Sepse këto beteja, të cilat helmojnë marrëdhëniet midis njerëzve në të gjithë botën, janë pasojë e mohimit, pak a shumë e dhunshme në varësi të rajonit, të identiteteve
kolektivë të përbërë nga gjuhë, dhe kultura në kuptimin e fortë (përfshirë fetë);
– Sepse cila është forca e Deklaratës së të Drejtave të Njeriut, domethënë që nuk e bën konsideron se individët e marrë në izolim nga përkatësitë e tyre të ndryshme (etnike,
gjuhësore, sociale, fetare) për t’i trajtuar ata në mënyrë të barabartë në aspektin e etikës dhe ligjit,
është gjithashtu ajo që e bën dobësinë e saj: nuk mund të veprojë sipas të drejtave kolektive;
– Sepse përtej problemeve ekonomike dhe politike, për të cilat të dy Vulgate marksiste dhe vulgate liberale, është e qartë se çështja e identiteteve e kalon çështjen
shekuj, stile jetese, përmbysje gjeopolitike, ndryshime ekonomike.
Dhe se as shtetësia botërore, as anti-globalizmi ekonomist, as botanizmi i tretë, të gjitha qëndrimet që rezultojnë nga bashkërendimi perëndimor (injorant i realitetit kulturor)
thellë në ato rajone të botës « ku ne ende luftojmë për ide fetare ose çështje të traditave lokale « ) të gjitha ideologjitë që burojnë nga universalizmi ynë abstrakt, do të jetë në gjendje të zgjidhë këto çështje. Aq sa i njohim vetë, edhe pse për a
shkallë tjetër (Irlanda, Vendi Bask, Korsika, Kosova, etj.) (b); Vetëm një Deklaratë Universale e të Drejtave ndaj Gjuhëve dhe Kulturave e cila:
– të organizojë një debat planetar ku të gjitha bashkësitë gjuhësore-kulturore të botës do të mblidhej, në mënyrë që të gjitha çështjet të shoshiteshin përmes secilës kulturë
(secila fe, secila traditë);
– prandaj, nuk do ta zvogëlonte pyetjen në problemin e rreptë të gjuhëve dhe, ç’është më e keqja, te gjuhët si mjete komunikimi, por do të konsideronin vetë problemin e gjuhës,
dhe të marrëdhënies së tij me mendimin, dhe për këtë arsye me mendimet e civilizimeve të ndryshme
(c);Vetëm një deklaratë e tillë mund të plotësojë Deklaratën e të Drejtave të Njeriut.
Do te vije.
Larg të gjitha ideologjive plot përgjigje të përpunuara tashmë, larg nga të gjitha utopizmat dhe të sistemeve të tyre të mbyllura, duke mbajtur larg nga të gjithë pseudo « zëdhënësit » e popujve (të cilët popujt flasin vetë!), në krahasim me misticizmin « alterglobalist » (duke thënë se « një botë tjetër është e mundur » ajo në mënyrë implicite pranon idenë se ekziston një NJ ONE botë tashmë, e cila mohon shumësinë shumë reale të sotme, dhe na ofron një botë tjetër a për nesër, kur ajo që njerëzit duan është njohja e të gjithë tyre botët tashmë ekzistuese), kjo aventurë kërkon që të shpiken vlerat universale brenda secilës kulturë, secila në konfrontim me të gjitha të tjerat.Një udhëtim i shkëlqyeshëm, i cili gjithmonë do të hulumtohet në thellësi, në imagjinatën njerëzore nën të
të gjitha format, ëndrrat, arritjet e saj. Ndërmarrja më e madhe intelektuale, etika dhe politika që mund të konceptohet. Aty ku çdo qenie njerëzore ka rolin e tij.
Forom des langues du Monde de Toulouse mai 2000
Claude Sicre
a) Frymëzuar fuqimisht nga Deklarata e Amerikës së Veriut të vitit 1776, të cilën ne priremi ta harrojmë në Francë.
b) Nuk është indiferent të vërejmë se, për sa i përket Francës, lëvizja jonë e ideve ishte një nga forcat shtytëse
regjistrimi i gjuhëve të pakicave (gjuhë të huaja pa status në vendin e tyre të origjinës: berber, jidish,
Dialekti rom, armen, arab) si « gjuhë të Francës » në projekt nënshkrimin e Kartës Evropian, të cilin ai ishte dhe është ende i vetmi për të promovuar, kundër ideologjive rajonaliste ose nacionaliste,
duhet të jetë ideja që gjuhët autoktone të Francës, të mos ndahen në asnjë mënyrë nga kulturat e tyre
NACIONALIZUAR (bazuar në konceptimin tonë që të gjithë francezët duhet të mësohen rreth troubadours
Pushtuesit – pa studimin e të cilëve nuk mund ta kuptojmë poezinë franceze – historinë e Korsikës – pa
studimi i së cilës nuk kuptohet asgjë për Napoleonin dhe organizimin e shtetit që nga fillimi i shekullit të 19 – deri në historia e Alsasit – pa studimin e së cilës nuk mund të kuptohen dy luftëra botërore – etj, etj.) për të
të ndërtojë një Francë rrënjësisht demokratike, republikane dhe rrënjësisht pluraliste.
Shënim pas tekstit: ishte Henri Meschonnic i cili, në Forom des Langues në 2001 më pas vitet
në vijim, nisi këtë ide të Deklaratës së Detyrave (dhe jo të Drejtave) dhe e cila udhëhoqi këtë kritikë përballë
Deklarata e të Drejtave Gjuhësore, që rezulton nga Konferenca Botërore për të Drejtat Gjuhësore të mbajtur në Barcelonë në 1996. Ishte pas Propozimit të Henri Meschonnicit 2006 kur ai prezantoi nocionin e Detyrimeve që ne shuma e renditur sipas mendimit të tij për këtë term.
Arabe par Said Benjelloun
مقدمة هنري میشونیك
تذكر مقدمة « إعلان حقوق الإنسان والمواطن » لعام 1789 أنّ « لجمیع أعضاء الهیئة الاجتماعیة (…) حقوقهم وواجباتهم » الدائمةالدائمة ». وإذا تأملنا العالم الیوم نلاحظ أن لا شيء تغیر ما عدا، وكما جاء في المقدمة، أن » جهل ونسیان أو ازدراء حقوق الإنسان » قد تفاقم. وهذا یبیّن تدهور المجتمعات بشكل عام
لذا من المستعجل وضع علاقة بین الأخلاق والسیاسة وإن كان ذلك مثالیا. لأن المفارقة تكمن في أن هذه العلاقة لا یمكن
أن توجد إلا عبر اللغة واللغة وحدها. ویبلغ الجهل هنا درجته القصوى. وباللغة ، أعني وظیفة التعبیر عن الفكر ، مع
العلم أنّ اللغة نظام اجتماعي للعلامات وما یترتب عن ذلك یختلف كل الاختلاف. الدفاع عن اللغة؟ لكنه لم یتعرض
للهجوم. بل أسوأ من ذلك : إنه جهله التام و دون أن نعي بذلك. ولكن كیف ؟ بسبب الكثیر من الدراسة والمعرفة. بالضبط
، هنا یكمن التناقض ، كل هذه المعرفة تجهل أنها تنتج الجهل ، جهلا محددا ، وتمنع من وعي ذلك. مسألة وجهة نظر.
هناك نقطة عمیاء في ما یخص وضعیة اللغة، نقطة حیویة ، ألا وهي أن لیس اللغة هي المهددة وإنما كل واحد منا.
لأننا نتصرف أولاً وقبل كل شيء بالكلمات، ونسيء بها، ولأن مسألة الدفاع عن اللغات لیست سوى الجانب الظاهر لجهل
ولنسیان ولازدراء لا نقیس حجمه ونتجاهله، لأن ثقافتنا الإنسانیة برمتها لم تتعلم أن تتعرف علیه.
واللغة لیست مجرد موضع ومادة التواصل، بل إنها أولا وقبل كل شيء، ومن أجله، الموضع والمادة اللتان تكوّنان كل
إنسان في تاریخه. فاللغة إذن وبشكل مرتبط مادة أخلاقیة ومادة سیاسیة ومادة ملحمیة بمعنى أنها موضع مغامرات
الصوت البشري.
ولأنها مادة أخلاقیة فاللغة مادة فنیة حیث نبتكر وحیث یلعب الفن وكل الفنون دورًا مؤسسًا وغیر معروف. وهذا ما یجعل
مشكلة الدفاع عن اللغات تتجاوز بكثیر ما یتم طرحه عادة وبشكل معزول، كما لو كانت قابلة للعزل، وهي مسألة القانون
، ومسألة اللغات.
وبدلاً من تقدیم الهیمنة الاقتصادیة والسیاسیة للغة على اللغات الأخرى، بشكل مبسّط ، لأنه یبدو بدیهیا، فإن المسألة
الرئیسیة التي یجب أن تفرض نفسها للدفاع عن اللغات هي الجهل الكبیر بفكر اللغة الذي لا یتم تدریسه بأي مكان بسبب
الاختزالیة والاقلیمیة التي تعامل بها اللغة في ثقافتنا وفي جمیع اللغات.
یعني ذلك أننا بصدد محاكمة حضارة بأكملها ، بل نوع من الثورة الثقافیة نحن في حاجة ماسة إلى التفكیر بها وتحقیقها
من أجل خلق وممارسة ما نفتقده الیوم من علاقات بین اللغة والثقافة وبین اللغة والأدب وبین اللغة والفن والأخلاق
والسیاسة. وبالنظر إلى ما هو على المحك في اللغة من تواریخ فردیة وجماعیة ، یمكننا القول بأنه لا یوجد هناك ما هو
أكثر عمقا وحیویة للمجتمعات والحضارة من معنى اللغة.
هذا المعنى وحده بمثابة مقدمة لإعلان عالمي لحقوق اللغة. بمعنى واجبات تدریس اللغة ، وتدریس العلاقة بین اللغة
والمجتمع ، وتعلیم الأدب ، وتعلیم الأخلاق وتعلیم الفلسفة السیاسیة ، وتفاعل كل هذه المواد.
وإذا نظرنا إلى الوضع الحالي للعلوم الاجتماعیة في العالم، وعلوم اللغة، والتخصصات الأكادیمیة في أقالیمها، ناهیك عن
التعلیم الابتدائي والثانوي، ألا یبدو لنا أنّ البرنامج الناتج عنها برنامج خرافي؟ إنّ الوضعیة الراهنة بمثابة حلم مزعج.
إضافة إلى أننا أمام حالة طارئة. إذ سینعقد في ربیع 2004 منتدى دولي للغات والثقافات في برشلونة. سیكون لقاء عالمیا
ذا أهمیة قصوى. ومن المحتمل أن یجدّد الإعلان العالمي للحقوق اللغویة المنبثق عن المؤتمر العالمي لحقوق اللغة المنعقد
. في برشلونة سنة 1996
إلا أن هذا الإعلان قانوني فقط وینحصر على مفاهیم اللغة والمجموعة اللغویة.وهي مفاهیم شائعة ورغم مشروعیتها فإنها
غیر كافیة بسبب افتقارها لأي مفهوم عام للغة و دون أدنى ذكر لتدریسها الذي یجب أن یصبح إلزامیا في كل مكان.
وذلك ما یبین ضعف منظور اللغة هذا الذي ینحصر في التواصل.
لذلك لا غنى عن تكمیل الجانب القانوني بفكر شامل للروابط بین اللغة والفن والأخلاق وفكر السیاسة. وهو ما سیعزز
كفاءة ومعنى المطالب.
، وحینها یظهر الدور العاجل والمحدّد لمنتدیات لغات العالم التي انتشرت في فرنسا منذ منتدى تولوز للغات عام 1992
لملء هذا الافتقار إلى التفكیر ، ولنهج تفكیر شامل یشكل مساهمة فرنسیة ، والتي ستبرز في فكرة قویة ألا وهي أن لا
دفاع عن اللغات دون التفكیر الشامل في اللغة والمجتمع.
هنري میشونیك
( ( ترجمه من الفرنسیة إلى العربیة سعید بن جلون بتاریخ ٨ ماي ٢٠١٩
مقترح إعلان بشأن الواجبات تجاه اللغات
البند الأول . یتمیز كل ما یتعلق باللغة بخصوصیة ألا وهي أنه لا یمكن الاكتفاء بإسقاط بیانات حقوق البشر والمجتمعات على قضایا
اللغة.
والقول بالحقوق یفرض القول بالواجبات لأن كلیهما یحدد ماهیة اللغات ومفعولها، إلا أن الملاحظ هو میل الكفة للواجبات أكثر.
وخصوصیة كل ما یتعلق باللغات یتطلب تفكیرا خاصا مفروض علیه أن یأخذ مسار النقد الدائم لتاریخه وإلاّ ابتعد عن موضوع
تفكیره وأخذ بآراء خاطئة حول اللغات.
وأول ما یجب الاعتراف به هو أنّ التفكیر باللغات یتطلب التفكیر في ماهیة أیّة لغة من اللغات وفي ماهیة اللغة كلغة وكیف تطور ت
من المنظور التاریخي وفي وضعها الحالي من منظور فكر اللغة. وإن اقتصر فكر اللغة على اللغة المحضة نتج عن ذلك عزل
اللغات عن الممارسات الاجتماعیة المتنوعة للغة، وهو لا محالة أسوء موقف یمكن تصوره لمعرفة ماهیة اللغات ومفعولها وللدفاع
عنها.
البند الثاني . لدا فالدفاع عن لغة ما وتحدید مفهوم اللغة یتطلب نظریة عامة للغة. یعني ذلك التفكیر بخلاف النموذج المؤسسي الذي
اقترحه « إعلان الحقوق اللغویة العالمي » لبرشلونة، في یونیو 1996 ،و الذي لا یهتم إلاّ باللغات ، وذلك ما یجعل مفهومه للّغات
قاصرا جدا.
ونظریة عامة للّغة تفرض التفكیر في الأدوار والأنشطة وقوى اللغة في جمیع الممارسات الاجتماعیة – نظریة العلاقة بین اللغة
والخطاب، بین مفهوم الخطاب ونظریة المواضیع، بین نظریة المواضیع والفن والأخلاق والسیاسة، كل ما یقتضیه مفهوم
الموضوع.
فاللغة لیست من اختصاص اللغویین أو الساسة وحدهم. لأن تاریخ سیاسة اللغات لیس مجرد تاریخ سیاسي. بل یشمل عناصر
مرتبطة أیضًا بالفن والأخلاق والتاریخ الاجتماعي. ولضبط العلاقة بین اللغة والمجتمع لا یمكن تصور سیاسة اللغات دون نظریة
عامة غیر منفصلة عن اللغة والفن والأخلاق والسیاسة. وإلا فإننا سنبقى أو نعود إلى فكرة اللغة وحدها ، والسیاسة وحدها ، مما
سیؤدي على الفور إلى عدم تقدیر دور الفن في المجتمع ، ودور الأخلاقیات في السیاسة ، وبالتالي تجاهل حریة المواضیع.
البند الثالث . إنّ الجمع بین التفكیر في اللغة والموضوعات یتطلّب انتقاد المعارضة بین الهویة والغیریة ، للتفكیر بالمقابل في التفاعل
التاریخي المستمر بین الهویة والغیریة. إن التفكیر في تعدد اللغات والتفاعل بینها یعني بالتالي التفكیر في الهویة من خلال الغیریة.
البند الرابع. ومن أجل التفكیر في الهویة عن طریق الغیریة ، من الضروري التفكیر في مفعول فنون اللغة بالخصوص ، والفن
بشكل عام ، في تحولات أنماط التفكیر ، والحساسیة والفهم ، وبالتالي في فكر اللغة واللغات.
البند الخامس .وإنه لمن الأهمیة بمكان الاعتراف بالدور المتمیز في ممارسة وفهم الترجمة ، الأمر الذي یتطلب بدوره إعادة التفكیر
في الترجمة وفقًا للاعتراف بفنون الفكر ، ولیس فقط كنقل من لغة إلى أخرى ولكن من خطاب إلى خطاب ، وربما من نظام كلام
إلى نظام كلام آخر. وخلاف ذلك هو التجاهل المعتاد، الذي یحجبه الضمیر الجید للبدیهیات المنجزة ، والذي لا یرى أن الترجمة هي
محو، محو للثقافات ومحو للخصائص ومحو للاختلافات.
ویترتب عن ذلك أن نظریة الترجمة لا یمكن عزلها واستقلالها عن نظریة اللغة، أو حصرها في مفهوم اللغة. وهذا الحكم الذاتي
المزعوم لیس سوى الوضع التقلیدي لعلم التأویل والمعنى والعلامة. وذلك ما وصفناه بالمحو.
البند السادس .من هنا یمكن إدراك أن عدو اللغات ، وربما العدو الأول للّغات ، لیس هو الهیمنة الثقافیة والاقتصادیة والسیاسیة
لهذه اللغة أو تلك ، وإنّما أولاً وقبل كل شيء الفكر الذي یختزل اللغة كقدرة للتعبیر إلى اللغة كأداة للتعبیر ، ویفصل هذه الأخیرة _
اللغة-الأداة _ عن الفن والثقافة والمجتمع والأخلاق والسیاسة. وذلك بغض النظر عن الدراسة الفنیة لسیرها الذي له شرعیته،
شریطة معرفة حدوده.
البند السابع .إنّ الاعتراف بالهویة عن طریق الغیریة یفترض الاعتراف بالهویة كتعدّدیة داخلیة وكتاریخ ولیس كطبیعة
البند الثامن . انطلاقا مما سبق، علینا أن نقترح تدریسا مبدعا (یشمل جمیع المستویات، ویكون بمثابة شكل جدید للتربیة المدنیة) ،
لنظریة اللغة یؤكد العلاقة بین الهویة والغیریة وبین الوحدة والتعددیة الداخلیة، یعني شاعریة وأخلاقیة وسیاسة للعلاقات بین
الأشخاص والثقافات والأمم. حیث تكون الشاعریة والأخلاقیة والسیاسة مرتبطة كل الارتباط وإلّا سقطنا في النموذج التقلیدي وما
یشوبه من نقص یجب تبیانه للغافلین وهم كثیرون.
البند التاسع . إن تدریس نظریة اللغة هذه كنظریة شاملة یتطلّب السهر على الاعتراف ، في ظل النموذج التقلیدي السائد للعلامة
(بكل تناسقها اللغوي والأنثروبولوجي والفلسفي واللاهوتي والاجتماعي والسیاسي) بالفعالیة الدائمة للجسم والفرد في اللغة ، وكذا
ابتكارات الفكر، وتفاعل الارتباط والتاریخیة الجذریة للغة والفن والأخلاق والسیاسة. إنّ تجربة الفكر هذه تمكّن من تحدید المشاكل
المرتبطة بالغیریة والتعددیة بشكل أدقّ وإبراز طابعها الداخلي والخارجي بینما لا یؤكّد في الغالب إلاّ على طابعها الخارجي.
البند العاشر . ومقابل التماسك السائد للعلامة وفكر اللغة وحدها ، یمكن إدراك ومعرفة وتعلیم وتنمیة ثقافة مضادة ، وتماسك مضاد ،
یشكلان التضامن والتفاعل بین فئات العقل التي ما زال تاریخ الفكر كله یعتبرها غیر متجانسة ومنفصلة، ویشهد على ذلك كل من
تاریخ تكوین ما نسمیه بالعلوم الإنسانیة ، وتخصصاتنا الأكادیمیة ، المنبثقة منه. إنه نقد حقیقي للإدراك اللغوي.
بإمكاننا، ومن واجبنا إذا أن نفهم أكثر ونشجّع ازدواجیات وتعدد اللغات، وفقًا لكل حالة ثقافیة، بوضعها في فكر التعددیة الداخلیة
والأخلاق وسیاسة الموضوعات. وذلك ما لا یسمح بإدراكه مجرد تجاور اللغات.
البند الحادي عشر . وإذا كان الاعتراف بتعدد اللغات لا یتمّ إلاّ في سیاسة العلامة بدل أن یتمّ في النظریة العامة للغة، فلا یمكنه أن
یبقى إلّا في المعارضة بین الهویة والغیریة وفي سحق الأقلیات بالقوة الاقتصادیة والسیاسیة وحدها. ذلك السحق الذي یعزز ارهاب
الإقلیمیات. لذلك ، سیكون من الأفضل التحدث عن اللغات-الثقافیة بدلاً من التحدث عن اللغات من أجل تصور أفضل والحفاظ على
القیم التي خلقتها وحملتها – القیم الأنثروبولوجیة والفنیة والأخلاقیة والسیاسیة.
البند الثاني عشر . إن مسألة القیم تقتضي إبراز ما یطمسه مفهوم عدم مساواة اللغات، وأنه من الضروري طرح مسألة مساواة
اللغات بدل افتراضها نظریا ( « الدیموقراطي التجریدي » عند سارتر)
البند الثالث عشر . لا جدال في أن جمیع اللغات، بما فیها اللغات التي یتحدث بها عدد قلیل من السكان والمحلیة جدّا، متساویة فیما
بینها بمعنى أن كل لغة تؤدي وظائفها اللغویة بالكامل، أي التفكیر والشعور والتواصل والعیش في مجتمع معین.
البند الرابع عشر . لكن هناك عاملان یطمسان هذه الفكرة الأساسیة عن المساواة الأنثروبولوجیة بین اللغات. وهذان العاملان
متمیزان جذریًا، لا یجب الخلط ولا الجمع بینهما.
البند الخامس عشر . أوّلهما القوة الاقتصادیة السیاسیة لمجموعة وطنیة ، أو لاهوتیة سیاسیة ، والتي تفرض نفسها كلغة للاتصال قد
تكون خاصة بالوطن أو دولیة. ذلك ما قامت به اللغة العربیة كقوة لاهوتیة سیاسیة بخنق بل منع اللغة القبطیة كلغة التداول وحصرها
في استخدام طقوسي محض. ویتمثل هذا الطابع الاقتصادي السیاسي الیوم في عولمة التواصل باللغة الانجلیزیة.
البند السادس عشر . لكن هناك عامل آخر في السیادة الثقافیة والتوسعیة، لمدة تجاوزت عهد الإمبراطوریات، ألا وهو ابتكار لغة أو
أخرى لقیم فنیة وأخلاقیة وسیاسیة. في هذه الحالة، شكلت هذه القیم امتدادا لهذه اللغة ومقامها ، بغض النظر عن أي مفهوم للتواصل
اللغوي، سواء كان محلیا أو إقلیمیا أو عالمیا.
البند السابع عشر . إن هذه القیم هي التي كونت ماهیة هذه اللغات، ولنتحدث عن الأعمال-الأم ولیس اللغات-الأم. وهذه حقیقة
تاریخیة لا جدال فیها، ولكن لا علاقة لها بما هو لغوي أو بقوة الإمبراطوریات الاقتصادیة والسیاسیة.ویجب الكف عن منح اللغات
ما یرجع للأعمال، حتى وإن كانت قیمهم تشكل مساهمة خاصة للغة ما، إلى درجة الخلط بینهما.
البند الثامن عشر . إن مثل هذه القیم یمكن تعمیمها. فالقیم السیاسیة لإعلان حقوق الإنسان لعام 1789 ، أو النضال من أجل الحقیقة
مقابل الحفاظ على الأمن خلال قضیة دریفوس ،ترمز إلى اللغة الفرنسیة وعولمتها، ولكن في الوقت نفسه لیست نتاج اللغة الفرنسیة
، ویمكن أن یُنطق بها أو تعاد صیاغتها بكل اللغات وفي أي مكان.
البند التاسع عشر . وینطبق الأمر نفسه، بشكل آخر، على القیم الجمالیة والأخلاقیة للأعمال الأدبیة والأعمال الفكریة. مما یجعل
بعض اللغات أكثر شهرة من غیرها ، تحمل هذه القیم وتحملها القیم ذاتها.
البند العشرون . ولا یتجسد مفعول تفوق بعض اللغات هذا إلا في الخلط بین اللغة وابتكارات الفكر أو صراعات الفكر التي خلقت
هذه الثقافة أو تلك. هذه القیم لا تعتمد على اللغة كلغة. لكن التاریخ الثقافي الذي یربط بینها حتما لا یسمح لنا في بعض الأحیان أن
ندرك أنّ الأعمال والكفاح، أحیانا لعدد قلیل جدا من الأفراد ضد مجتمعهم ، هي التي تجعلنا ننسب إلى اللغة ما تم في إطارها بل
وأحیانا أیضا، من الناحیة الشعریة، ضدها. في رفض المعاصرین لها.
البند الواحد و العشرون. إنّ هذه التمییزات ضروریة لعدم اسناد فضائل الطبیعة إلى اللغة ، وذلك ما یضع أسطورة عبقریة اللغات
مكانها. بقدر عدم حصر التعبیر على اللغة ، و أقل من ذلك على التواصل. إنها نزعة حدیثة یجب مقاومتها.
وهذا التقصیر یسبب إفقار الفكر والامكانیات لینمّي تقنیات التواصل، ویخفي أن هذا التقدم بالذات عامل من عوامل الانحدار
والهمجیة.
إن التفكیر في اللغة كنظریة شاملة هو الطریقة الوحیدة لمواجهة الآثار الضارة للفكر الذي یعتبر اللغة كطبیعة و عبقریة، من خلال
التذكیر الدائم بصلات الخصوصیة والتاریخیة. تاریخیة جذریة.
البند الثاني والعشرون. وهكذا یمكن أن یظهر بجلاء أن شعور اللغة الفرنسیة بالرهبة من اللغة الإنجلیزیة یرجع لسوء فهمها للطابع
التاریخي للاستعارات اللغویة وحدوده المعجمیة والنحویة. إن جهل هذا الطابع یجعل رفض الاستعارات واتصال اللغات باسم النقاء
والتطهیر یعني في آن واحد عدم الإلمام بتاریخ اللغات، وتبنّي موقف محافظ أو أكادیمي ،والإیمان بفكرة الانحطاط (بتاریخ متغیر:
وإلى القرن التاسع عشر بالنسبة لآخرین؛ في حین یعتقد Gobineau ترجع بدایة الانحطاط إلى القرن الرابع عشر بالنسبة ل
آخرون بأن اللغة الفرنسیة الیوم « تحفة في خطر » وما فتئوا ینذرون بموتها).
البند الثالث والعشرون. ومن ناحیة أخرى، یمكن اعتبار الشعور بالرهبة التطهیریة جبنا أخلاقیا وسیاسیا یجعل المتخصصین یتخلون
عن التحدث بلغتهم، وبالتالي یساهمون في نشر وجمهرة التواصلیة.إنّ منح اللغة فضائل مرتبطة بالتاریخ لهو خطأ وفقر فكري
ومعنوي للمدافعین المزعومین عن اللغة الفرنسیة.
البند الرابع والعشرون. على العكس من ذلك، یمكن للمرء، وانطلاقا من نظریة شاملة، أن یلاحظ شیئین. الأول هو أن أكبر خطر
یهدد لغة ما لیس هیمنة لغة أخرى، خصوصا إذا كانت هذه الهیمنة اقتصادیة وسیاسیة فقط، بل إن الخطر الأكبر (نتیجة قصر التعبیر
على اللغة ) هو انعدام خلق القیم (الفنیة والأخلاقیة والسیاسیة) من قبل أولئك الذین یتحدثون بها. وانعدام الخلق بمثابة خیانة. وخیر
مثال على ذلك اللغة الیونانیة الكلاسیكیة وعبریة التوراة، إذ أنّ هذه الأخیرة لم تحض أبدا بأهمیة سیاسیة وأهمیة الیونانیة لم تتجاوز
عهد الإسكندر، وما اكتسبته اللغتان من أهمیة عبر التاریخ یرجع للأعمال الفكریة التي تم إنتاجها بهذه اللغات. وهذه الأعمال هي
التي حددت مسار لغاتها. واللغة وإن كانت قدیمة أو اعتُبرت میتة، مثل اللاتینیة، تبقى كلماتها حیّة. فاللاتینیة التي قیل إنها ماتت في
القرن السابع عشر ولا یستعملها سوى العلماء فیما بینهم (وماذا عن أطروحات القرن التاسع عشر التي ظلت لغتها اللاتینیة مثل
أطروحة جان جوریس) لا یمكن أن تعتبرها لغة میتة (تفاهة بدیهیة، تناولها كتاب حدیث » اللاتینیة أو إمبراطوریة علامة بقلم
فرانسواز ڤاكي، ألبان میشال، ١٩٩٨ ) إذا كان فرانسیس بیكون وهوبس ودیكارت وسبینوزا ولایبنیتز قد ابتكروا الفكر وخلقوا
فكرهم باللغة اللاتینیة. أما الآرامیة التي عرفت في الفترة ما بعد الإنجیل قوة تواصلیة عالمیة لا وجود لها الیوم إلا في بضعة قرى.
ولم تترك الامبراطوریات العظمى لتلك الفترة إلا بقایا أثریة.
البند الخامس والعشرون. یجب الاعتراف بتاریخیة العلاقات بین اللغات. فقد عرفت أوروبا عبر حدودها اللاتینیة سلاما بین اللغات
العامیة في العصور الوسطى. تلتها حرب لغویة ضد اللاتینیة ، ستعم كل لغات أوروبا ابتداء من القرن السادس عشر. ونبعت عن
ذلك عالمیة اللغة الفرنسیة في أوروبا خلال القرن الثامن عشر، نتج عنها صراع الثورة الفرنسیة ضد « الباتوا » (وهو خلط عشوائي
للهجات الفرنسیة واللغات الأخرى – بریتون ، الباسك) استمر إلى قیام الجمهوریة الثالثة. أما بالنسبة للفرانكوفونیة الحالیة ، أو تعدد
الفرنسیة في العالم ، فلم یعد متوافقًا مع ریفارول. وهذا ما یدعو أیضا إلى التفكیر.
البند السادس والعشرون. من المؤكد أن الإحساس بالتعددیة الداخلیة (وكذلك الخارجیة) – بمعنى الشعور بالضرورة والتعایش – هو
حدیث، مرتبط بالتأكید بتاریخ نهایة الاستعمار ، ولكنه یعود أیضا إلى العلاقة بین الرومانسیة للخصوصیات والقومیات التي هي
سمتها السیاسیة.
البند السابع والعشرون. إلا أن هذا الإحساس بالتعددیة بحد ذاته یمكنه أن یكون إمّا إقلیمیًا وقومیًا ، ومغلقًا على نفسه (یعید إنتاج هذا
الانغلاق الفكري على نطاق أصغر)وإما تعددیا بمعنى أنه یحقق نفسه كاعتراف بالتعددیة الداخلیة وتعدد الهویة وبالتالي قادر على
تقدیم نظریة عامة
البند الثامن والعشرون. وحالما أدركنا أن اختفاء لغة ما یمكن أن یكون إما بسبب تدمیر السكان أو لسحق ثقافي ، یصبح واضحا أن
الدفاع عن اللغات لیس مشكلة لغویة، وإنما، وبالضرورة، الاعتراف بالتفاعل بین نظریة اللغة ونظریة أعمال الفكر والأخلاق
والسیاسة.
البند التاسع والعشرون. وفي غیاب ذلك، تبقى السیادة لهیمنة تصنیفات العقل أمام عجز الأخلاق وأمام قوة السیاسة لم یعد الفن یعتبر
كخیر مدافع عن اللغات التي أصبحت مجرد وسائل تواصل، تبقى اللغات وحدها هي التي تنقل القوة الاقتصادیة والسیاسیة التي
ستنتشر وتُخنق اللغات الأخرى.
البند الثلاثون. خلاصة متناقضة – ما كان عمل الفكر إلا لأن یحول المتناقضات إلى حقائق المستقبل- إنّ ما یستنتج من هذا التسلسل
للأسباب هو أن الدفاع عن اللغات لا یكمن في فكر اللغة ، ولكن في الرابط الذي لا یزال یوتوبیا فكر اللغة-التعبیر ، والصلة بین
اللغة-التعبیر والفن والأخلاق والسیاسة كنظریة شاملة. وهذا یعني تعلیم إلزامي لمعنى اللغة-التعبیر.
نص مقترح في منتدى اللغات في 28 مایو 2006 ، ساحة الكابیتول في تولوز ، بقلم هنري میشونیك ، أستاذ فخري في اللسانیات
بجامعة باریس 8، وهو شاعر ومترجم للكتاب المقدس وكاتب مقالات.
آخر مؤلفاته:
« Hugo la poésie contre le maintien de l’ordre » (Maisonneuve et Larose)
« Au commencement, traduction de la Genèse » (Desclée de Brouwer)
« Spinoza poème de la pensée » (Maisonneuve et Larose)
( ( ترجمه من الفرنسیة إلى العربیة سعید بن جلون بتاریخ ٨ ماي ٢٠١٩
English par Chris Richards de l’association Toulouse-Grande Bretagne
INTRODUCTION to the Proposition by Henri MESCHONNIC
for a Declaration about the obligations towards Languages and Language, and a CALL for its translation into a 1000 languages (to exaggerate a little).
This proposition was commissioned from Henri MESCHONNIC by the Carrefour Culturel Arnaud-Bernard (Toulouse, France), as someone who has worked for several years, for the Forom des Langues du Monde, on the critical examination of different international declarations or propositions in this field.
- The basis on which MESCHONNIC conceived and wrote this proposition, was his personal reflection on languages and language, as well as his discovery, at the Forom des Langues du Monde, at which he was the principal speaker from 1994 to 2008, of the project launched by the Carrefour for a “Universal Declaration of Rights for Languages and Cultures” (conceived as an indispensable complement to the Universal Declaration of the Rights of Man), a project which was taken up by numerous members of the associations involved, in their countries of origin and at the Forom (more than one hundred and fifty different languages have been represented since the start of the Forom) for the defence and presentation of their languages and cultures.
It was in the context of our reflection and of our action in favour of the occitan culture, that we imagined the Forom des Langues du Monde 30 years ago in Toulouse, and it is still in this context that we have conceived the need for this Declaration, esteeming that the occitan question, because of the situation and the history of the language/culture occitan, demanded wider responses than those concerning national and regional political rights, and especially a consideration of the essential role of literature and of artistic and cultural creation in all its forms, something which has brought us together with the Pen-Club de Langue d’Oc. We see here that H.MESCHONNIC has understood us very well, and has gone much further than we asked him to.
Since 2006 we have passed this text for translation to a number of people who represent language-culture associations at the Forum des Langues.
We have relaunched this request this year. At your request, we will send you the translations that exist. Little by little, other translations will arrive, and we will send them on to you. Please note that these documents received from you and given to you, are not seen by us as definitive, but rather working documents, useful for exchanges between all those interested by this text, and who would like to make it known to others in the form easiest for them to understand. This is an endless work in progress, because, apart from the fact that this Proposition for a Declaration will longtime animate discussion about its content and form, the changes in the situation of languages and cultures will subsequently bring about other interpretations of certain passages, which will then require new translation. In addition, all subsequent proposals for amendments and enlargement of the text will be welcome, and we will submit them for consideration to all our correspondents. And they will also be debated publicly at the Forom, as well as at our Université Occitane de Laguépie (France), and, we hope, in the numerous Forums or Fêtes des Langues with which we collaborate.
Claude SICRE, Président du Carrefour Culturel Arnaud-Bernard, originator of the Forom des Langues du Monde. Spring 2019
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English par Chris Richards de l’association Toulouse-Grande Bretagne
Introduction by Henri Meschonnic
The preamble to the “Declaration of the Rights of Man and of the Citizen” of 1789 was at pains to
“ unceasingly remind all members of society of their rights and duties”. When we look at the world today, we see that the only thing that has changed is that, in the words of the preamble, “the ignorance of, the neglect of and the contempt for the rights of man” are much worse. Societies in general are in a bad way. Which is why it is urgent to create the link between ethics and politics, a link which is, for the moment, just a dream. The paradox of language is that it is by it, and it alone, that this link can be made. But there is total unawareness of this. And by language, I mean that which allows us to express our thoughts, as opposed to language in the technical sense, a social sign system. The implications are not the same.
Defend language? But it’s not under attack. Worse, we are ignorant of it, and we don’t know it. But why, when there are so many studies and so much knowledge? It’s precisely that which is paradoxical. All this knowledge is unaware that it produces ignorance, a particular ignorance, an ignorance which stops us knowing. It’s a question of point of view, there’s a blind spot in language, and it’s a vital spot, and because of this, it’s not language which is threatened, but each one of us.
Because first of all, and always, it’s with words that we act, that we hurt, and the question of the defence of languages is only the apparent aspect of an ignorance, a neglect and a contempt that we can’t see, and we don’t know because our humanist culture hasn’t learnt to recognise them. Language isn’t only the sphere and the material of communication, it is both prior to that and for that, it is the sphere and the material of each human being in his history. Therefore, language is indissolubly both ethical and political. And epic, in that it enables the adventures of the human voice.
It’s in its ethical nature that language is artistic. Because we create in language, and it’s where art, all the arts, play a fundamental role. And one that’s unknown. So the problem of the defence of languages overlaps totally with what is isolated and singled out, as if it could be, namely the question of rights and the question of languages.
Instead of talking about the economic and political dominance of one language over the others, in a simplistic way, because it seems so obvious, we should rather recognise that the major problem, vital but neglected, in the defence of languages, is the total ignorance of the idea of language, something which is taught nowhere, and which turns into the reductionism and regionalisation which characterises the treatment of language in our culture. In all cultures. In this sense, it’s a process of civilisation, and even a sort of cultural revolution which will be needed to conceive and practise the links between language and culture, language and literature, language and art, ethics and politics. Given what is at stake in the language of individual and collective histories, we may say that nothing is more profound, more vital for societies and for civilisation than the sense of language. This sense is the only preamble to a universal declaration of the rights of language. That is to say, the duties of the teaching of languages, of the teaching of the links between language and society, the teaching of literatures, of ethics, of political philosophy, and the interaction between all these teachings.
If we judge by the current state of the social sciences in the world, the linguistic sciences, and university regional disciplines, as well as primary and secondary teaching, are we talking about a fantasy? It is, however, the current situation which is a bad dream. Moreover, there is an urgency. In the Spring of 2004, an International Forum of languages and cultures will take place in Barcelona. This will be an international meeting of the greatest importance. It is extremely likely that it will renew the Universal Declaration of Linguistic rights which was proclaimed by the World Conference of linguistic rights held in Barcelona in 1996. However, this Declaration is exclusively juridical, restricted to ideas of languages and linguistic groups. These ideas are legitimate, but totally insufficient, because they lack any general idea of language, and are without any mention of teaching, which should be made compulsory everywhere. This impoverishes the idea of language, reducing it to communication.
The indispensable complement to this legalism should therefore be a conception of the totality of the links between language, art, ethics and political thought. This can only reinforce the effectiveness and the sense of the demands.
So it seems that the urgent and specific role of the Forums of world languages, which are found throughout France, and which stem from the Forum of Languages of Toulouse, begun in 1992, should be to fill this conceptual gap, and to reflect together to produce a French contribution, which will constitute the powerful idea that we cannot defend languages without a conception of the identity of language and society.
Henri Meschonnic
Carrefour Culturel Arnaud-Bernard
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English par Angéla Gosmann
Proposal for a Declaration of obligations towards languages and language
Art. 1 One first must recognize one specificity of the issues related to language. Because of this specificity one cannot simply apply a copy of the known declarations of the rights of human beings and communities to these issues.
Addressing rights also implies addressing obligations. Both presuppose reflecting upon what languages are and what they do. But such thinking seems more active and to be considered in terms of obligations.
In itself, the specificity of the issues related to language implies specific thinking. In order to understand all elements that this thinking implies, one must assume that this thinking needs to be a constant criticism of its own history, with the risk of not thinking its object but identifying itself with some preconceived idea on languages and language.
The first thing to admit is that thinking languages implies thinking about what a language is, what the language is, what thinking the language means historically and today.
Thinking language either is limited to conceiving only language, only some language, and consequently language is isolated from the diversity of its social practices, which probably is the worst situation one can imagine when trying to determine what a language is and what it is made of, and to defend it.
Art. 2 One thus must imagine that defending a language and, as a prerequisite, knowing the limits of what the notion of language itself means, requires a global theory of language.
Consequently, one must think outside of the pure institutional framework of the June 1996 Barcelona « Universal declaration of linguistic rights », which is only about languages and thus illustrates the limits of the thought about language.
Such a global theory implies thinking about the role, activities and strengths of language in all social practices – a theory of the relationship between language and discourse, between the notion of discourse and a theory of subjects, between a theory of subjects and art, ethics and politics because the notion of subject implies all of these.
A language thus is not exclusively the business of linguists, nor exclusively that of politicians. The history of language policy is not merely political history, but includes elements relating to arts, ethics and social history. Thinking language policy thus implies this global theory, this inseparable whole of language, arts, ethics and politics, so one can conceive the relationship between language and society. Otherwise one remains and switches back to thinking about language in itself, and politics in itself, which immediately leads to poor knowledge of the role arts play in society, the role of ethics and politics, and thus poor knowledge of the subjects’ liberty.
Art. 3 Thinking together about language and subjects thus requires elaborating a critical approach of the opposition between identity and otherness, in order to actually conceive the constant historical interaction between identity and otherness.
Thinking the plurality of languages and the interaction between languages hence implies conceiving identity through otherness.
Art. 4 In order to conceive identity through otherness, one must particularly think the action that the art of language, and art more generally, has on the transformations of ways of thinking, sensitivity and understanding, thus on the thinking of language and of languages.
Art. 5 Where it is important to recognize that translation practices and the thinking associated with translating play a major role, which in turn imposes rethinking translation in conjunction with a recognition of the art of thinking, and no longer only as a passage from one language to another, but from discourse to discourse and maybe from system of discourse to system of discourse. Otherwise it results in the habitual ignorance that is obscured by conscious and well-rounded truisms and that does not realize that translations are erasers.
Which in turn implies that a theory of translation cannot be isolated and supposedly autonomous any more than the theory of language cannot be reduced to the mere notion of the language. This supposed autonomy merely being its traditional situation in hermeneutics, meaning, symbol. Thus the eraser.
Art. 6 Which also means recognizing that one enemy of languages, and perhaps even the biggest enemy of languages, is not the cultural-economic-political hegemony of this or that language, but above all the thinking that reduces language to the language, and that separates the language from art, culture, society, ethics and politics and only sees it in its isolation – independently from the technical study of how it functions, whose legitimacy, as such, lies in its object itself, provided one recognizes its limits.
Art. 7 Recognizing identity through otherness implies recognizing identity as an internal plurality and as history, instead of as a natural phenomenon.
Art. 8 Taking it from there, one needs to suggest a discipline that does not yet exist (but that one should plan at all levels, as a new form of civic education), teaching the theory of language as a recognition of the relationship between identity and otherness, between uniqueness and internal plurality, in short as poetics, ethics and politics of interindividual, intercultural and international relationships. Where poetics, ethics and politics must be inseparable if they are not to revert to the traditional model. With its pitfalls, which many do not see and which one must take into account.
Art. 9 Teaching the theory of language as a global theory thus needs to thrive to recognize, under the traditional and dominant model of the symbol (with all its linguistic, anthropological, philosophical, theological social and political coherence), the work of the continuum as the work of the body inside the language, of the subject on language, of the inventions of thought on languages, and as radical interaction, inseparability and historicity of language, art, ethics and politics.
Such experimental thinking would allow to better place the problems linked to otherness and plurality, which habitually are conceived as solely external and demonstrate that they are both internal and external.
Art. 10 As an opposition to the ruling coherence of the symbol and the mere thinking of the language, it would be good to think, recognize, teach and cultivate a counter-culture, a counter-coherence, of this solidarity and interaction between the different categories of Reason that the whole history of thought continues to consider heterogeneous and separate, as show both the very history of the composition of what we call humanities and our resulting academic disciplines. A genuine criticism of linguistic Reason.
This might allow, and would allow us to better understand and favor bilingualisms and plurilingualisms, according to each cultural situation, by situating them in our thinking of subjects’ internal plurality, ethics and politics. Which the mere juxtaposition of languages does not allow us to think.
Art. 11 For if the plurality of languages can only be recognized within the politics of the symbol, instead of within the global theory of language, this plurality can only lie in the opposition between identity and otherness, in the crushing of minorities by mere economic-political forces. This crushing favors particularist terrorisms.
One thus should talk about culture-languages rather than languages, in order to better conceive and preserve the values that invented themselves inside these and which they carry – anthropological, artistic, ethical and political values.
Art. 12 The issue of values implies untangling what causes confusion in the notion of inequality among languages. And which one needs to confront, instead of assuming the equality of languages among each other in a purely abstract manner (Sartre’s « abstract democrat »).
Art. 13 It is undeniable that all languages, including those spoken by a small and very localized population, just as everything relating to what makes a language, are equal in the sense that any language entirely performs the linguistic duties of a language, allowing its speakers to think, feel, communicate, live in a given society.
Art. 14 However, two factors cause confusion in this crucial notion of languages’ anthropological equality. And these factors are radically distinct, one must not mix them up, nor add them to one another.
Art. 15 One is the economic-political power of a national, or theological-political, whole, and which imposes itself as a trans-language of pan-national or international communication. For example, acting as theological-political power, over the course of centuries, in Egypt Arabic has suffocated or prohibited the Copt language as a vehicular language, and has reduced it to a mere religious use. The globalization of communication English today represents the economic-political.
Art. 16 But another factor of cultural supremacy and expansionism, or that lasts even longer than empires, is the invention of artistic, ethical and political values in a given language. In this case, these values are what causes the expansion and prestige of those languages, beyond all notions of local, regional or global linguistic communication.
Art. 17 Hence these values are what makes these languages; we have mother works and no longer mother tongues. This fact in itself is just as indisputable historically, but it has nothing in common neither with what linguistically is and makes a language and any language, nor with economic-political empires. One must stop attributing to languages what is the deed of the works, even if and precisely if their values make a specific contribution to a given language, to a point where they are identified with that language.
Art. 18 Such values can become universal. The political values of the 1789 Declaration of Human Rights, or the struggle for truth against the maintenance of order during the Dreyfus Affair, indeed have both symbolized and globalized the French language, all while not being a result of the French language: they can be said and redone in any language and anywhere.
Art. 19 The same applies, differently, to the esthetic and ethical values of literary works and works of thinking. Which cause certain languages to be more famous than others and to simultaneously carry and being carried by these values.
Art. 20 These supremacy effects only give rise to thoughts that certain languages are superior in and because of the confusion between the language and the inventions of thought or the struggles of thought that created a given culture. These values are not the result of languages in terms of languages. However, the cultural history that inevitably associates these values and languages does not by itself allow to us to recognize that it is because of the works and the struggles, sometimes of a very small number of individuals against their own community, that one attributes to the language what has been created within it and also sometimes, poetically, against it. Rejecting the contemporaries.
Art. 21 These distinctions are paramount so one does not attributes nature’s virtues to a language, which situates the myth of languages’ genius. But also so one doesn’t reduce language to a language, and even less to communication. A recent tendency that must be fought.
Because of the impoverishment of thought, of means, that this reductionism brings, and that the technical progress of communication strengthens. Hiding the fact that this very progress is a factor of regression and barbarism.
Only thinking language as a global theory can allow to counter the perverse effects of thinking language as nature – as genius, by constantly recalling the links between specificity and historicity. Radical historicity.
Art. 22 Consequently, the phobia the French language has of English rather seems a lack of knowledge of the historic aspect of the languages’ borrowing from each other, and that borrowing’s lexical and syntactic limits. The lack of knowledge of this aspect causes borrowings and contacts to be rejected in the name of a purism which simultaneously implies a lack of knowledge of the very history of languages, a pastism and thus an academicism, a notion of decline (variable: Gobineau considers the decline of the French language started in the 14th century; others consider it started in the 19th century; for yet others, today French is a « an endangered masterpiece » whose death they keep predicting).
Art. 23 In addition to this puristic phobia there is the ethical and political cowardness that leads specialists to refrain from expressing themselves in their own language, thus contributing to communicationalist massification.
Attributing a history’s virtues solely to language simultaneously means choosing the wrong genius and shows the little genius, and sense of language, of the pseudo-advocates of French.
Art. 24 On the contrary, from a global historical viewpoint one can notice two things.
First, the biggest danger for a language is not the hegemony of another language, even and even more if this hegemony is merely economic-political, the main danger (result of reducing language to the language) is the lack of (artistic, ethical, political) value creation by those who speak it. Lack of creation equals betrayal.
Ancient Greek and biblical Hebrew are the perfect illustration that the transhistorical importance of languages of which one – Hebrew – never has had any political importance and the other whose importance did not survive Alexander’s empire, lied and still lies in the works of thought that were produced in these languages. And it is these works, these inventions of thought, that made these languages what they have become and of what they have become the medium. Because it is not the languages, as languages, that produced those works. And even when the state of the language is old, or the language considered dead, as is Latin, speech is alive.
Thus Latin, which is said to have died in the 17th century, and which only scholars use among themselves (and in the 19th century, doctoral dissertations still were written in Latin, such as Jaurès’), one cannot say it is a dead language (a seeming banality nevertheless claimed by a recent work Le latin ou l’impire d’un signe, XVI-XXe siècle, by Françoise Waquet, Albin Michel, 1998), given Francis Bacon, Hobbes, Descartes, Spinoza, Leibniz invented some thinking, invented their thinking, in Latin.
Aramaic, however, whose communication importance was transnational in the post-biblical period, today only exists in a few villages. As to the past’s great empires, they merely left archeological ruins.
Art. 25 One must recognize some historicity in the feeling that languages are interrelated. For example, Latin’s transnationality allowed vernacular languages to be at peace in the Middle Ages, in Europe. Then, starting in the 16th century, came a war of languages against Latin, and then between each other in Europe. The result being the universality of the French language in Europe in the 18th century, as well as the French Revolution’s fight against the patois (indistinctively mixing up French dialects and other languages – Breton, Basque) until during the Third Republic. As to today’s Francophonie, or the multiple French languages around the world, it is no longer compatible with Rivarol. One also must think about that.
Art. 26 It is certain that the sense of internal (and also external) plurality – the sense of the sense of feeling a necessity and a co-presence – is recent, and certainly linked to the history of decolonizations, but it also goes back to the relationship between the romanticism of specificities and the nationalisms that are its polarization.
Art. 27 However, this sense of plurality itself can be either regionalistic and nationalistic, cut off from the outside world (and reproducing, at a lower scale, the closed aspect of the thinking of language), or pluralistic, i.e. it can be created as the recognition of the internal pluralities and of the plurality of identity. Hence capable of a global theory.
Art. 28 Once one recognizes that the death of a language can be due either to the destruction of a population, or to cultural crushing, it is clear that defending languages is not a problem of language, but necessarily implies recognizing the interaction between the theory of language, the theory of acts of thinking, ethics and politics.
Art. 29 Otherwise, because the heterogeneity of the categories of reason is ruling, mere ethics is helpless, mere politics is almighty, issues of art are not understood as being the best defense of languages, and languages being reduced to means of communication, only those languages conveying the economic-political power spread and suffocate the other languages.
Art. 30 Paradoxical conclusion – but the job of thought is to transform paradoxes into tomorrow’s truisms – the result of this string of reasoning is that the defense of languages does not lie in the thinking of the language, but in the link that still makes it the utopia of the thinking of language, the link between language, art, ethics and politics as a global theory. In other words, the mandatory teaching of the sense of language.
Text proposed at the Forom des langues on 28 May 2006, Place du Capitole in Toulouse, by Henri Meschonnic,
emeritus professor of linguistics at Université Paris-8, poet, translator of the Bible, essayist.
Latest publications:
« Hugo la poésie contre le maintien de l’ordre » (Maisonneuve et Larose),
« Au commencement, traduction de la Genèse » (Desclée de Brouwer),
« Spinoza poème de la pensée » (Maisonneuve et Larose).
On languages:
« De la langue française, essai sur une clarté obscure » (Hachette, coll. Pluriel, 2001).
Japonais par Shungo MORITA
紹介と呼びかけ
アンリ・メショニックの『提議』読解──「言語及び言語活動に対する義務に関する宣言のための提議」を読むために
また、本提議を(少なく見積もっても)1000の言語に翻訳するために
本提案は、アルノー・ベルナール文化討論会(フランス・トゥールーズ)が、世界言語フォーラム(Forom des Langues du Monde)で長きに渡り様々な国際的宣言や提議の批判的検討を行ってきたアンリ・メショニック氏に作成を依頼したものである。
- 1994年から2008年まで当フォーラムの主要な発言者であったメショニック氏は、当文化討論会が作成し、関連組織の多くの参加者たちが、母国や当フォーラム(150ヶ国語以上の話者が討論会初期から参加している)で言語や文化の擁護と顕揚を行う中で用いてきた「言語と文化のための権利の普遍的提議」(世界人権宣言に欠くことのできない補完物として考えられたもの)の要請に応えて、諸言語と言語活動に関する個人的な思索とその発見の思索を基盤としながら本提議を思考し、作成した。
私たちが28年前にトゥールーズで「世界言語フォーラム」を設立したのは、オック語文化を支持するための考察・行動の一環からでした。そして、その中で、私達はこの宣言の必要性を考えました。というのも、オック語をめぐる問題は、言語や文化の歴史と状況から見たときに、国や地方の政治的な権利をめぐるものより、幅広い回答が求められていたように思えたからです。そして、この問題は、特にあらゆる形の芸術的・文化的創造や文学の本質的な役割を考慮に入れる必要がありました。そのため、私たちはラングドック・ペンクラブとも近いところで活動するようになりました。こうした経緯は、メショニック氏が私たちのことをよく理解し、また私たちが求めている以上の働きをしてくれたことを教えてくれます。
2006年から、私たちはこの文章の翻訳を「世界言語フォーラム」の文化協会の代表者たちに依頼をしてきました。今年から再びこの依頼を始めていきたいと思います。ご希望があり次第、翻訳をいたします。既にいくつかの言語では翻訳がされており、近々皆さまにご提供いたします。もちろん、これらの翻訳は、今後の翻訳においても、どれも決定版とはならず、常に更新されていく文書となります。私たちが提供するのは、この文書に関心を持ち、よりよい修正案を伝えたいと思った人々の間で交流を生み出す〈媒介〉です。この〈媒介〉に終わりはありません。というのも、「宣言の提案」が語っていることは何なのか、そしてつまりはどのように語っているのかといった議論を長い間育ませていく必要があるだけではなく、言語や文化の変化により、別の解釈が生じたことから、再翻訳が必要になることもあるからです。もし、この文章を修正・追加したり、より充実させるための提案があれば、歓迎いたします。その提案をすべての関係者に連絡をし、協議いたします。当フォーラムだけではなく、フランス・ラゲピ(Laguépie)のオック大学や、私たちが協力している他の多くのフォーラムや言語フェスティバルでの公開討論の対象となります。
クロード・シークル(アルノー・ベルナール文化討論会代表、2019年春の「世界言語フォーラム」立案者)
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アンリ・メショニックによる序文
1789年の「人間と市民の権利の宣言」の前文は「社会のすべての構成員に[…]、たえず彼らの権利と彼らの義務」を思い起こさせるためのものだった。今日の世界は、前文にあるような「人権への無知や、忘却、軽視」は、よりひどくなっていること以外何も変化がない。社会の健康状態は良くないままである。
ゆえに倫理と政治の関係を打ち立てることが急務であり、それはまだユートピア〔まだどこにもないもの〕の域を出ていない。この関係を構築することができるのは、言語活動、ただ言語活動によってだけであるのだが、それは逆説的に響く。ここは非常に大きな誤解が生じやすいところである。言語活動(ランガージュ)というのは、思考を表現する機能を意味しているのであって、もう一方の言語(ラング)は、社会的な記号体系である。両者がもたらす効果は同じものではない。
言語活動を守る? だがそれは誰からも攻撃されていないではないか。いや、それよりもたちが悪い。言語活動は知らず知らずのうちに無視されているのだ。だがどのような形で? どれほど勉強して、知識をつけたとしても? まさにそれこそが逆説なのだ。こうした知識はみな、それが無知、特定の無知を生み出していることを知らず、またその無知を知ることを妨げているのである。物の見方が問題になっていく。言語活動の状態には、見落とされる点が必ずあり、それこそが重要なのである。危機にあるのは、言語活動ではなく、私たち一人ひとりなのだ。
なぜ私たちなのか。私たちが行動したり、害を与えたりするとき、いつも始まりは言葉を用いているからである。この言葉を認識することを我々の人間主義的な文化は学んで来なかった。それゆえに、諸言語の保護をめぐる問題というのは、測り得ない、知り得ない無知や忘却、軽視が明らかにされる側面にほかならない。
言語活動というのは、コミュニケーションの場所・領野であると同時に、それ以前のものでもある。それは、自らの歴史における人間一人ひとりが構成してきたものの場所であり領野なのである。ゆえに言語活動は、倫理的・政治的な領野である。そして人間の声をめぐる冒険を構成するという意味で叙事詩的な領野であるとも言える。
それは倫理的な領野であると同時に、芸術的な領野でもある。なぜなら、私たちがなにかを作り出すのは、言語活動においてであり、そこでは芸術、あらゆる芸術が創造的な役割を果たしているからである。だが、このことすらも知られてはいない。このようにして、諸言語の保護をめぐる問題には、強調されたものを遥かに超えるものがある。だがそれは孤立しており、言語の問題や、法律の問題といった限定によって、分離できるものと思われてしまっている。
ある言語が他の言語に対して、経済的・政治的に覇権を握っていることが一目瞭然であるからといって単純化し、強調するのではなく、諸言語を保護する上で、知られていないがゆえにいっそう重要となる大きな問題を提示しなければならない。それは、言語活動の思考に関する際りない無知である。こうしたことは、どこでだって教えられてはいないし、還元主義や地方主義的な細分化の中で広がりを見せている。言語活動の扱いを特徴づけるこれらの思想は私たちの文化に根付いている。いや、あらゆる文化において根付いている。
このような意味で、考え、実現されるべきなのは、文明の全過程、一種の文化的な革命である。それは、これまで考えられず、実践もされてこなかった言語と文化、言語と文学、言語活動、芸術、倫理、政治の関係を考え、実践することで可能となる。個人的・集団的な歴史の言語活動の中で賭けられているものを考慮すれば、社会にとって、そして文明にとって、もっとも根源的で、重要なものは、ただ言語活動の意味(le sens du langage)のみである〔訳註:言語活動の意味:フンボルトのSprachsinnに由来し、メショニックが自らのリズムの理論に取り入れた概念。言語活動における話し言葉の運動(リズム)が示す方向へと向かう際にこの表現が用いられる。それは単純な言葉の意味(le sens des mots)とは区別された意味であり、それは辞書にあるような語義から逸脱し、連続的で、動きのある、生き生きとした方向へと向かっていくものである〕。
この言語活動の意味とは、それだけで言語の権利に関する普遍的な宣言の前文となる。言い換えれば、それは言語教育、言語と社会の関係の教育、文学と教育、倫理教育、政治哲学の教育、すべてがお互いに作用しあう教育の義務を示している。
初等・中等教育は言わずもがな、今日の世界における社会科学、言語科学、地方分権のように細分化されていく大学の学問領域を考慮しても、夢のような計画ではないだろうか? だが、今のところその夢は悪夢に終わっている。しかも急を要する事態でもある。2004年の春には、バロセロナで「言語と文化の国際的会議」が開催される。これは最も重要な国際的会議となるだろう。1996年にバルセロナで開催された「言語権に関する国際会議」では、「世界言語権宣言」が採択されたが、これを更新できる可能性が十分にある。この宣言は、もっぱら法的なものであり、言語や言語集団の概念しか扱っていない。こうした一般的な概念自体に問題があるわけではないが、まったくもって不十分である。なぜなら、言語活動に関する全般的な理解を欠いており、いかなる場面でも義務付けられなければならないその教育についても、一切触れていないからである。その結果、すべてがコミュニケーションに還元されてしまった非常に乏しい言語概念しか残らなくなってしまった。
こうした言語権の法を重視する立場を補うものとして、言語・芸術・倫理・政治思想の関係を総合的に考えることが不可欠となる。これは、権利要求の効果や意味を強化するものとなるだろう。
よって、こうした思想の欠落を埋め、フランスの貢献を特徴づけるような総合的な考察を提供し、言語活動と社会に関する総合的な思想なくしては諸言語を守ることはできないという確固たる理念を構成していくことが、1992年のトゥールーズ言語フォーラム以降、フランスで広まった世界言語フォーラムが担うべき緊急かつ具体的な役割である。
アンリ・メショニック
アルノー・ベルナール文化討論会
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言語及び言語活動に対する義務に関する宣言のための提議
1. まず何よりも、言語活動〔ランガージュ、一人の人間が語る言葉遣い〕に関する様々な事態から認識できる特殊性というものがある。こうした特性があるために、この言語活動に関する様々な問題を、単純に、人類や社会集団の権利に関わる広く知られた宣言の類と同列に扱うことはできなくなるだろう。
権利を表明することは、同時に義務も表明することを前提としなければならない。そして、権利と義務双方が前提としているのは、各地域の言語〔ラング、社会的に話される言語〕が作り出すものや言語それ自体に関わる思想である。だが、こうした思想はむしろ「権利」よりも「義務」と言うことで、より活発に議論できるようになるだろう。
言語活動の事象が持つ特性は、思想の特性そのものを前提としている。この思想が前提とするあらゆる要素を扱うためには、以下のことを想定しておく必要がある。それは、この思想自らが、固有の歴史性を持った上で、絶え間ない批判的考察を行っていかなければならないということである。そうしなければ、批判すべき対象は思考すらされず、この思想も、言語一般や自国語に関する様々な社会通念と同種のものとなってしまう。
ここで認識すべき第一の事柄は、言語を考えるということが、言語とは何か、自分たちの言語とは何か、また自分たちの言語の思想とは、歴史的にどういったもので、現状どうなっているのかという問題を考える土台となっているということである。
言語を考えるというのは正しい。だが、それは自国の言語や自国の一地域の言語のみを理解することに限定されている。そのため、言語は、あらゆる多様性の中にある言語活動の社会的な実践の外部に置かれ、孤立してしまう。これは、ある言語の存在や、その言語が作り出すものを知ったり、さらにはその言語を保護したりする人々にとって、思いつく限り最悪の状況である。
2. したがって、次のことを想定する必要がある。それは、一つの言語を保護し、言語概念そのものが意味しうるものの限界を事前に知っておくためには、言語活動の全体的な理論が不可欠であるということである。
そこで1996年6月のバルセロナで採択された「世界言語権宣言」の純制度的なモデルに基づいたものとは別のものを考案しなくてはならない。なぜなら、この宣言は言語全般のみを対象としており、それゆえにその言語活動の思想の限界を提示してしまっているからである。
求められている全体理論には、社会活動全体において言語活動が担う役割、その現実性、そして力をめぐる考えが含まれている。これは、すなわち、言語と言説の関係に関する理論、あるいは言説〔ディスクール:いま-ここにいる〈私〉によるその度ごとの発話行為〕の概念と様々な主体をめぐる理論との関係についての理論、その諸主体の理論と芸術や倫理、政治の関係をめぐる理論である。これらにはすべて無意識的な主体の概念が含まれている。
言語というのは、したがって言語学者や政治学者たちだけが取り組む問題ではない。様々な言語に関する政治の歴史は、政治史に限定されないのである。それは、芸術、倫理、社会の歴史に関わる部分を有している。様々な言語の政治を考えることは、この全体理論、つまりは言語活動と芸術と倫理と政治を切り離さずに維持することを前提としているのである。それは、言語活動と社会の関係を考えるためである。そうしなければ、ただ一国の言語や一国の政治に関する思想に留まり、抜け出せなくなり、ただちにそれは、社会における芸術の役割、政治における倫理の役割を見誤ることになる。それはすなわち、人々の主体的な自由を見誤るということである。
3. こうしたことから、言語活動の思想と複数の主体の思想を一挙に把握することは、自己同一性と他者性の間にある対立の積極的な批判となっていく必要がある。それは、自己同一性と他者性の間にある対照的な歴史的な相互作用を考えるためである。
様々な言語の複数性ならびに言語間の相互作用を考えるというのは、他者性を介して同一性を思考することを前提としている。
4. 他者性を介した同一性の思考に不可欠なのは、何よりも言語活動による芸術一般、広く言えば、芸術的な行為が、思考や感性、理解力のあり方を変える力について考えることである。
5. そこでは、翻訳行為の実践や思想を重視する役割を認識することが不可欠である。それは、翻訳行為というものを、思考がなす芸術の認識としてみなすよう再考を促す。翻訳とは、言語から言語への横断だけではなく、言説から言説への横断、そして、言説の体系から言説の体系への横断である。このことを無視すれば、翻訳の芸術性は、模範的な自明性という名の良識によって隠されたまま、翻訳が抹消者としてか見なされないような慣習的な無理解が続くだけである。文化の抹消者、特殊性の抹消者、差異の抹消者として。
考えるべきは、翻訳行為の理論が、もはや俗に言う自律性などという孤立したものではなく、言語活動理論も言語概念のみに還元されるものではないということである。
いわゆる自律性などというものは、解釈学、意味、記号における伝統的な状況に他ならないからである。これこそが真の抹消者である。
6. これにより、同様に認識すべき事態がある。様々な言語の敵、一番の大敵というのが、どこそこの言語の文化-経済-政治的な支配などではなく、まず何よりも、言語活動を言語に還元してしまう思想である。この思想は、言語と芸術や文化、社会、倫理、政治を区別し、これらを言語を孤立化させた状態でしか検討しようとしないのである──言語は、自らの限界を設定することで、言語が対象とするものに自らの正当性を見出そうとするのだが、こうした作用についての専門的な研究は、意にも介そうとしない。
7. 自己は、他者を通じて認識される前、自分の中にある多様な姿を通して認識される。それは生まれつきあるものではなく、時間をかけて形成されてきたものである。
8. この点から出発して、ある新しい教育を作り出す必要がある(それは、あらゆる階級にとっての新しい市民教育のあり方を見据えたものである)。それは、言語活動の理論の教育であり、同一性と他者性の関係、単一性と内的複数性の関係の認識を目指すものである。つまりは、個人間、文化間、国家間の関係の詩学、倫理学、政治学という三つの関係を学ぶことである。
なお、この詩学、倫理学、政治学の三つは決して分けて考えることができない。さもなくば、伝統的なモデルに回帰することになるだろう。こうした伝統的モデルの不十分な点については、ほとんど理解されていないが、自覚すべきことである。
9. したがって、こうした全体理論としての言語活動の理論の教育は、記号の伝統的かつ支配的なモデル(言語学の、人類学の、哲学の、神学の、社会の、政治の首尾一貫性)の下で、次のことの認識に励まなければならない。すなわち、言語活動内にある身体性、言語の表面にあらわれる主体、様々な言語に関する思想の発明としての継続的な運動、そして、言語活動、芸術、倫理そして政治の相互作用や不可分性、ラディカルな歴史性としての継続的な運動である。
この思考の経験によって、一般にただ外的なものとして見なされている他者性や多様性に結びつく諸問題を正確に位置づけられるようになるだろう。それによりこれらの問題が外的であると同時に、内的であるということが示される。
10. 記号や言語を孤立させて思考することで得られる支配的な首尾一貫性に対抗し、反=文化、反=首尾一貫性を思考し、認識し、教育し、育んでいくべきだろう。それは、人文科学と呼ばれているものが形成されてきた歴史そのものと、そこから派生してきた大学の学科が示しているものを、ひとつの思想史全体が、異質で分離したものとしてみなし続けている理性のカテゴリー間にある相互作用と連帯を思考し、認識し、教育し、育んでいくことである。これこそまさに言語学的理性批判である。
このため、それぞれの文化状況に応じて、数ある主体の多様性、倫理、政治の思想の中で、二言語併用、多言語併用を位置づけることで、これらをよりよく理解し、優遇することができるだろうし、しなければならないだろう。思考の弊害となるのは、数ある言語を単独で並置させることである。
11. というのも、様々な言語の多様性の認識が、言語活動の全体理論ではなく、記号の政治学の中だけで作られるとしたら、その認識は同一性と他者性の対立を維持し続け、政治経済の唯一の権力によるマイノリティの弾圧を維持し続けることしかできなくなるからである。それは地方主義者のテロリズムを推し進めることによるマイノリティの弾圧である。
したがって、言語よりも言語-文化について語る方が好ましいだろう。そうすることで、言語-文化が作り出した価値を考案し、守れるようになる。この言語-文化が持つ価値には、人類学的、芸術的、倫理的、政治的な価値がある。
12. このように価値を問うことで、言語の不平等性という概念を混乱させているものを解消することができるようになる。この諸言語間の言語の不平等性をもっぱら抽象(サルトルの「抽象的民主主義」)の中で提示するのではなく、それに立ち向かうことが肝要である。
13. ごく少数であれ、小さな地域で話される言語も含めて、ありとあらゆる言語同士が、言語を作り出すものと関係するすべてと同様、平等である。ただしそれは、言語全体が、既存の社会で考え、感じ、言葉を交わし、生きていくためにも、言語の様々な言語学的機能を漏れなく満たせている限りにおいてである。
14. だが、次の二つの要素が、言語の人類学的平等の本源的な概念を壊そうとしている。
なお、これらの両要素は、根本的に異なる秩序に属しており、重なるものでもないため、混同するべきではない。
15. 一つ目の要素は、全体国家の政治-経済的あるいは神学-政治的権力である。それは、汎-国家主義的あるいは国際主義的コミュニケーションの超越-言語を必要としている。たとえば、エジプトにおけるアラビア語は、神学-政治的権力として何世紀もの間、各地域で話されるコプト語を、礼拝時専用の言語とすることで、禁止し、話せないようにしてきた。政治-経済は今日、コミュニケーション言語としての英語のグローバル化によって体現されている。
16. だがもう一方の文化的支配という海外拡張政策的要素、帝国主義的支配以降も続く要素は、芸術的、倫理的そして政治的価値を持つ何らかの言語の発明でもある。こうした言語を拡張し権威づけを行う価値が、この要素にはある。それは、言語や地域、地方や世界規模でのコミュニケーションといったあらゆる概念を超えたところにある。
17. したがって、これらは言語というものを作り出す価値であり、そこで話される言葉はもはや母国語というよりは母作品と呼ぶべきものである。こうした事実は、歴史から見ても明白なものであはあるものの、以下の二つつのこととは一切関係がない。一つは、あるひとつの言語や、あらゆる言語が言語学的にどういったもので、どういったものを作り出すのかということであり、もう一つは、政治-経済的帝国の権力である。たとえ、こうした価値が、あれこれの言語と同一視されてしまうほどに寄与をもたらすものであろうと、むしろそれゆえに、言語がそこからでてきた成果物の責任者であるとみなさないことが重要である。
18. こうした価値は、普遍化することができる。1789年の人権宣言の政治的価値あるいはドレフュス事件の時の現状維持に対抗した真理のための闘いは、フランス語を象徴化し、普遍化した。だが同時に、それらはフランス語に限定された出来事ではなく、あらゆる言語、あらゆる場所の中で用いられ、繰り返されうるだろう。
19. 文学作品や思考の成果の美学的、倫理的価値についても同じことが言える。
その結果、ある言語が、こうした価値によって発展を支えるものとなり、好まれることで、別の言語よりも有名になるということが起きる。
20. こうした文化的支配がもたらす帰結はいくつかの言語の特権性という発想を生み出す要因となっていく。それは、思考の発明ないしは何らかの文化を作り出す思考の闘いを、言語と混同することによって、混同した状態にいることによってしか生じない。こうした価値は、本当の意味での言語には、依存していない。それなのに、文化の歴史は、必然的にこうした価値を言語に与えてしまうため、この価値が、作品であり闘争であるということを認識できないようにしてしまう。ここで言う闘争とは、あるときは、ごく少数の個人たちと、言語が歴史の中で作られたと主張する特定の集団との闘いであるし、またあるときには、詩的な意味で、歴史そのものと闘うことでもある。歴史そのものとの闘うこと、それは同時代人と足並みを揃えないことである。
21. こうした区別が重要なのは、ある言語を生来的に美しいとみなさず、それが「言語の精髄」(génie des langues)という神話であると見定めるためである。しかし、だからといって、言語活動を言語に還元するのをやめて、コミュニケーションに還元してしまうのはさらによくないことである。これは、闘っていかなければならない近年の傾向である。なぜなら、思考や手段が、こうした還元主義者や、コミュニケーション技術の進化によって弱体化しているからである。こうした進歩こそが、後退と野蛮をもたらす要素であることは隠されている。
唯一、全体理論としての言語活動の思考が、自然─精髄─としての言語の思考の倒錯的効果に対抗することができる。言語活動の思考は、特殊性と歴史性の結びつきを絶えず喚起するからである。歴史性とは、根元から恣意的な歴史性のことである。
22. たとえば、フランス語における英語嫌いは、借用語や、借用語の語彙や文法の境界線の歴史的な性質というものの無理解の最たるものだろう。こうした性質への理解の無さは、借用語や言語の接触を否定する純粋主義である。純粋主義は、言語の歴史そのものに対し無理解であると同時に、常に過去の伝統に囚われており、それゆえに型にはまった形式主義者で、退潮的な発想を持っている(この退潮はいろいろな場面で現れる。たとえば、ゴビノーはフランス語の衰退は14世紀から始まったと言うが、ある人は19世紀だと言うし、またある人は今日のフランス語は「絶滅危惧」だと言い、その死を予告している)。
23. この純粋主義的な嫌悪とは別に、専門家たちが自分たちの言語で気持ちを表明せずに、コミュニケーションが大事、という主張を凡庸なものにしてしまう倫理的・政治的な卑怯さというものもある。
歴史と結びついた美徳を言語だけに割り当てるのは、精髄を取り違えることであると同時に、似非フランス語擁護者がどれほどまでに精髄や言語感覚を持っていないかということを暴露する。
24. こうした純粋主義とは反対に、全体理論の観点から二つの点を指摘することができる。
一つは、言語にとっての最大の危険が別の言語による支配ではないということである。たとえ、こうした支配権がもっぱら政治-経済的な危険をより一層強く持っていたとしても、本当に危険なのは、(言語活動を言語に還元した結果)、その言語を人々が語ることを通じて、(芸術的、倫理的、政治的な)価値創造が行われなくなってしまうということである。創造がないというのは、言語に対する背信的行為である。
古典ギリシア語と聖書ヘブライ語はそれを示す格好の例だろう。ヘブライ語は、政治的重要性をこれまで一度も持ったことはないし、古典ギリシア語もアレキサンダー大王の時代までは続かなかった。しかし、それぞれの言語の中で作られた思考の産物には、歴史を横断する普遍性があったし、それは今日まで続いている。
作品、すなわち人間の思考の発明こそが、こうした言語をあるべき状態にし、文化的に栄える言語にしたものである。というのも、作品を作り出したのは、言語そのものではないからである。また、たとえ言語が古い状態であったり、ラテン語のように死語となったとしても、話し言葉自体は生き生きとしているのである。
ラテン語は、17世紀に死んだとされ、知識人の間(19世紀の学位論文は、ジャン・ジョレスのようにいまだラテン語で書かれていた)だけで用いられる言語となったと言われているが、それを「死語」と呼ぶことはできない(こうした言葉は、近年出版されたフランソワーズ・ワケ『ラテン語あるいは記号の帝国(16世紀から20世紀まで)』が用いているような、わかりやすい紋切り型でしかない)。なぜなら、フランシス・ベーコンやホッブズ、デカルト、スピノザ、ライプニッツらは、ラテン語で考え、自らの思考を発明したのだから。
ところが、アラム語の場合は、聖書が出来た後の時代に国家を越えて重要なコミュニケーション言語とされたにも関わらず、今では数える程度の地域でしか話されていない。当時の大帝国でさえ、考古学上の遺跡しか残していない。
25. 言語間の関係の感情の歴史性を認識しなければならない。たとえば、中世ヨーロッパでは、ラテン語の国家を越えたネットワークの中で現地語が繁栄していた。次にその現地語たちが、ラテン語に対して戦争を起こした。その後、現地語同士で戦争を行ったのが、16世紀以降のヨーロッパである。18世紀になるとヨーロッパではフランス語が普遍性を獲得するようになった。その結果、「地方語」(それは、ブルトン語やバスク語といった他言語とフランス語の方言も区別することなく同じものとして扱っている)を制するフランス革命の闘争は、第三共和制まで続くことになる。今日のフランス語圏、あるいは世界のフランス語の多様性に目を向ければ、それらはもはやリヴァロルが言っていた〈明晰ならざるものフランス語にあらず〉とは相容れないものとなっている。こうしたことも考えなければならない問題である。
26. 内的な(であると同時に外的な)複数性の感覚というのは──ここで言う感覚とは、ある不可避的に現れてくる感覚や、他のものと同時に出現してくる感覚のことを指している──、ここ最近出てきたものであることは間違いなく、たしかに脱植民地化の歴史と結びついている。だが一方で、特殊性のロマン主義とその政治化された形態であるナショナリズムとの関係にも起源を有している。
27. しかしながら、この多元性の感覚というのは、多元性そのものに閉じこもることで、地域主義者やナショナリストにもなりうる(そして、とても小規模ではあるが言語の思考の閉鎖性を再生産してしまう)。それは多元主義者とて例外ではない。というのも、彼らは自らの内なる多元性や自己同一性の多元性を認めているからである。だからこそ多様性を包摂する全体理論が求められるのである。
28. ある言語の消滅が人口の破壊や文化の抑圧に起因する可能性が認識できている以上、各国語の保護は言語の問題ではなく、言語理論、思考行為の理論、倫理学、そして政治学の相互作用の認識にこそある。
29. さもないと、理性のカテゴリーの異質性を保ちながら支配を行うことになる。その場合、倫理単独なら無力だし、政治単独なら権力の暴走を許すことになる。芸術が持つ力が、各国の言語を擁護する最良のものであると理解されることもない。言語は、コミュニケーションの道具としてしかみなされなくなり、言語単独による認識は、言語の拡張を許し、その結果、政治-経済の権力を広げようとする他国の言語を話せないようにしてしまう。
30. 結論は逆説的なものになる──ただし、思考の働きというのは、逆説を未来には自明の理に変化させることである。理性の結びつきを通して見えてくるのは、言語保護というのが、言語の思考ではなく、言語活動の思考のまだない場所(ユートピア)を作り出す関係の中にあるということである。これこそが、言語活動、芸術、倫理、政治が結びついた全体理論である。それはすなわち、言語感覚の義務教育である。
Traduçao Enilce Albergaria (enilcejf@gmail.com)
Sobre a Proposta de Declaração dos Deveres em relação às Línguas e à Linguagem
CHAMADA PARA TRADUÇÃO EM MIL LÍNGUAS ( para dizer muito )
Esta proposta foi encomendada a Henri MESCHONNIC pelo Carrefour Culturel Arnaud-Bernard (Toulouse, France) que se dedicava, já há alguns anos, no âmbito do Fórum das Línguas do Mundo, ao exame crítico de diversas declarações ou propostas internacionais nesse campo.
- MESCHONNIC pensou e redigiu esta proposta a partir de sua reflexão pessoal sobre as línguas e a linguagem, e, igualmente, a partir do momento em que tomou conhecimento no Fórum das Línguas do Mundo, onde foi o principal conferencista de 1994 a 2008, do projeto lançado pelo Carrefour de uma Declaração universal dos direitos concernentes às línguas e às culturas (Declaração esta pensada como complemento indispensável à Declaração Universal dos Direitos Humanos), projeto este retomado por numerosos membros de associações implicadas em seus países de origem e no Fórum (mais de cento e cinquenta línguas estiveram ali representadas desde a sua criação) na defesa e ilustração de suas línguas e culturas.
Foi no âmbito de nossa reflexão e ação em prol da cultura occitana que criamos em Toulouse o Fórum das línguas do Mundo, há vinte e oito anos atrás; e é ainda dentro desse contexto que refletimos sobre a necessidade dessa Declaração, considerando que a questão occitana, devido à situação e à história da língua/cultura occitana, exigia respostas mais amplas que as concernentes aos direitos políticos, nacionais ou regionais, e, sobretudo, que ela deveria contemplar a valorização do papel essencial da literatura e da criação cultural e artística sob todas as suas formas, o que nos aproximou do Pen-Club de Língua d´Oc. Nós constatamos então, que H. MESCHONNIC nos compreendeu muito bem e foi ainda mais longe daquilo que era a nossa solicitação.
Em 2006, solicitamos a tradução do texto de H. MESCHONNIC a certo número de representantes de associações de línguas-culturas presentes no Fórum das línguas. Poderemos enviar algumas traduções que já recebemos a partir da solicitação de vocês. Aos poucos outras traduções nos serão enviadas e poderemos encaminhá-las. O texto e suas traduções não constituem para nós documentos definitivos. Pelo contrário: são instrumentos de trabalho, vetores de trocas entre todos aqueles que tiverem interesse por este texto e quiserem divulgá-lo na versão que mais lhe convier. Portanto, este texto e suas traduções são vetores de um trabalho infinito, considerando-se que além do fato de que esta Proposta de Declaração poderá alimentar por muito tempo discussões sobre o que o texto diz e, por conseguinte, como ele diz, as mudanças da condição de existência das línguas e culturas poderão fazer emergir outras interpretações de certas passagens, que terão, portanto, que serem retraduzidas. Além disso, todas as eventuais propostas de emendas ou que venham a enriquecer este texto serão bem vindas, e nós as submeteremos ao exame de todos os nossos correspondentes. E elas serão objeto de debates públicos no Fórum, como também na nossa Universidade Occitana de Laguépie (França) e igualmente, assim esperamos, nos numerosos Fóruns ou Festas das Línguas com as quais colaboramos.
C.S, primavera de 2019
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“O sentido da linguagem na defesa das línguas”, HENRI MESCHONNIC
(Leitura no Fórum das Línguas do Mundo de 25 de maio de 2003)
Traduçao Enilce Albergaria (enilcejf@gmail.com)
O preâmbulo da Declaração dos direitos humanos e do cidadão de 1789 considerava como fundamental relembrar sem cessar “a todos os membros do corpo social (…) seus direitos e deveres”. Quando voltamos o nosso olhar para o mundo atual, vemos que nada mudou, senão que, como dizia esse preâmbulo, “a ignorância, o esquecimento ou o desprezo pelos direitos humanos agravaram-se, e muito”. Péssimas condições gerais das sociedades. Daí a urgência de se inventar uma relação entre a ética e a política, relação que é ainda uma utopia. O paradoxo da linguagem é que é através dela, e unicamente através dela, que essa relação pode se dar. Ora, a linguagem é alvo de um desconhecimento total. E minha concepção da linguagem é que ela exerce a função de expressão do pensamento, enquanto que uma língua é um sistema social de signos. As implicações não são as mesmas. Defender a linguagem? Mas ela não está sob ataque. Entretanto é pior: ela é vítima de desconhecimento sem que disso tenhamos consciência. Mas como? Com tantos estudos e saber acumulados. É justamente isso que é paradoxal. Todo esse saber não sabe que ele produz ignorância, uma ignorância específica; e ele mesmo impede que dela tomemos conhecimento. Questão de ponto de vista. Existe um ponto cego no estatuto da linguagem, e esse ponto é vital. E assim, não é a linguagem que está ameaçada, mas cada um de nós.
Porque é primeiramente e sempre com as palavras que agimos, que machucamos; e a questão da defesa das línguas não é mais que o aspecto ostensivo de uma ignorância, de um esquecimento e de um desprezo, dos quais não temos a dimensão e que não conhecemos, porque toda a nossa cultura humanista não aprendeu a reconhecê-los. É que a linguagem não é apenas o lugar e a matéria da comunicação, ela existe antes disso, e por isso mesmo ela é o lugar e a matéria da constituição de cada ser humano na sua história. A linguagem é, portanto, indissociavelmente, matéria ética e matéria política. E matéria épica no sentido em que nela se constituem as aventuras da voz humana. É enquanto matéria ética que a linguagem é matéria artística. Porque é nela que nós inventamos, é nela que a arte, todas as artes têm um papel fundador e, ao mesmo tempo, desconhecido. O problema da defesa das línguas ultrapassa, portanto, infinitamente, aquilo a que se dá ênfase, e se isola, como se fosse possível isolá-lo, ou seja, a questão do direito, e a questão das línguas. Ao invés de se dar ênfase de maneira simplista, porque parece saltar aos olhos, à hegemonia econômica e política de uma língua sobre as demais, deveria se impor como evidência que o problema maior para se defender as línguas, ainda mais vital porque permanece desconhecido, é a incomensurável ignorância sobre o pensamento da linguagem que não é ensinado em lugar nenhum, e que se dispersa no reducionismo e na regionalização que marcam o tratamento da linguagem na nossa cultura e em todas as culturas. Nesse sentido, é todo um processo de civilização, e mesmo uma espécie de revolução cultural na qual teríamos que pensar, e que teríamos que realizar, para pensar e praticar relações entre língua e cultura, entre língua e literatura, entre linguagem, arte, ética e política, relações que não são nem pensadas nem praticadas. Considerando-se o que está em jogo na linguagem em termos de histórias individuais e coletivas, podemos dizer que não há nada de mais profundo e de mais vital para as sociedades, e para a civilização, que o sentido da linguagem. Este sentido constitui sozinho o preâmbulo de uma declaração universal dos direitos da linguagem. Ou seja, dos deveres do ensino das línguas, do ensino das relações entre linguagem e sociedade, do ensino das literaturas, do ensino da ética e do ensino da filosofia política, todos esses ensinamentos em interação.
Tendo em vista o estado atual das ciências sociais no mundo, das ciências da linguagem, e das disciplinas universitárias e sua regionalização, sem esquecer os ensinos primário e secundário, o que propomos aqui seria um programa onírico? É a atual situação que se constitui como um sonho ruim. Além disso, há uma urgência. Na primavera de 2004 será realizado em Barcelona um Fórum Internacional das línguas e das culturas. Trata-se de um encontro internacional da maior importância. A Declaração universal dos direitos linguísticos, fruto da Conferência mundial dos direitos linguísticos, realizada em Barcelona em 1996, tem todas as chances de ser reconduzida nesse encontro. Ora, esta Declaração é exclusivamente jurídica. Ela considera apenas as noções de linguagem e de grupo linguístico. Essas noções, usadas correntemente, são legítimas, mas completamente insuficientes, devido à total carência de qualquer concepção da linguagem, à ausência de uma menção ao ensino da linguagem, que deveríamos tornar obrigatório em todo e qualquer lugar. A consequência é uma imensa pobreza em relação à noção mesma de língua, reduzida à comunicação.
O complemento indispensável a esse legalismo deve, portanto, ser um pensamento que contemple o conjunto dos vínculos entre a linguagem, a arte, a ética e o pensamento da política. Isso reforçaria a eficiência e o sentido das reivindicações. Parece então, que o papel urgente e específico dos Fóruns das línguas do mundo, que pipocaram por toda a França desde 1992 a partir do Fórum das línguas de Toulouse, deveria ser o de preencher essa carência do pensamento, e propor uma reflexão conjunta que poderia caracterizar uma contribuição francesa que expressaria a ideia potente de que não se defende as línguas sem um pensamento conjunto da linguagem e da sociedade.
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Traduçao : Léticia Miranda (letyteix@gmail.com)
Propostas para uma Declaração sobre os Deveres relativos às Línguas e à Linguagem
Henri MESCHONNIC, Fórum de Línguas do Mundo, cidade de Toulouse – França
Art. 1
Primeiro, deve-se reconhecer as questões relacionadas à linguaguem. Em razão dessa especificidade, não se pode simplesmente trasladar sobre essas questões a cópia das conhecidas declarações de direitos dos seres humanos e das coletividades.
Pronunciar-se sobre os direitos pressupõe também pronunciar-se sobre os deveres. Tanto um quanto outro pressupõem pensar o que são e o que fazem as línguas. Mas esse pensamento parece mais ativo se concebido em termos de deveres.
A especificidade das coisas da linguagem pressupõe, ela mesma, um pensamento específico. Para abarcar todos os elementos que este pensamento pressupõe, é necessário estabelecer o postulado de que este pensamento deve exercer uma crítica permanente de sua própria história, sob pena de não pensar o seu objeto, mas de identificar-se com alguma ideia preconcebida sobre as línguas e a língua.
A primeira coisa a ser reconhecida é que pensar as línguas pressupõe pensar o que é uma língua, o que é a língua e em que consiste, tanto historicamente quanto no presente, o pensamento sobre a língua.
Pensar a língua, normalmente, se limita a conceber somente a língua, e somente o sistema da língua, e a consequência é o isolamento da língua fora das práticas sociais da linguagem em toda a sua diversidade, o que, certamente, é a pior situação que se pode conceber para saber o que é e o que faz uma língua, bem como para defendê-la.
Art. 2
Impõe-se, portanto, adotar a ideia de que, para defender uma língua e saber de antemão os limites daquilo que significa a própria noção de língua, faz-se necessária uma teoria que contemple o conjunto da linguagem.
Para isso, é necessario pensar fora dos moldes do puro modelo institucional proposto pela “Declaração universal dos direitos linguísticos” de Barcelona, de junho de 1996, a qual trata apenas das línguas e demonstra dessa forma os limites do seu pensamento sobre a linguagem.
Uma tal teoria, que contemple o conjunto da linguagem, implica uma reflexão sobre os papéis, as atividades e as forças da linguagem em todas as práticas sociais – uma teoria de relações entre a língua e o discurso, entre a noção de discurso e uma teoria dos sujeitos, entre uma teoria dos sujeitos e a arte, a ética, a política, porque a noção de sujeito implica tudo isso.
Assim, a língua não é o oficio exclusivo dos linguistas, nem o ofício exclusivo dos políticos. A história da política das línguas não é apenas uma história politica. Ela inclui elementos relacionados também à arte, à etica, à história social. Pensar a política das línguas pressupõe, consequentemente, a existência dessa teoria abrangente, essa inseparabilidade entre a linguagem, a arte, a ética e a política para se pensar as relações entre a linguagem e a sociedade. Caso contrário, permanecemos ou recaímos em um pensamento que inclui apenas a língua e apenas a política, pensamento que, imediatamente, nos leva a desconhecer o papel da arte na sociedade, o papel da ética na política, a desconhecer portanto, a liberdade dos sujeitos.
Art. 3
Um pensamento conjunto sobre a linguagem e os sujeitos deve elaborar uma crítica contra a oposição que se faz entre identidade e alteridade, visando, ao contrário, pensar a constante interação histórica entre identidade e alteridade.
Pensar a pluralidade das línguas e a interação entre as línguas pressupõe, assim, pensar a identidade por meio da alteridade.
Art. 4
Para pensar a identidade por meio da alteridade, é indispensável pensar, particularmente, a ação das artes da linguaguem, bem como da arte de maneira mais geral, sobre as transformações dos modos de pensamento, de sensibilidade e de compreensão, portanto, sobre o pensamento da linguagem e das línguas.
Art. 5
A partir daí é importante reconhecer um papel privilegiado às práticas da tradução e ao pensamento do ato de traduzir, o que impõe por sua vez repensar o ato de traduzir em função de um reconhecimento das artes do pensamento e não mais como apenas uma passagem de uma língua para outra, mas de discurso para discurso e, eventualmente, de sistema de discurso para sistema de discurso. Caso contrário, será a ignorância habitual, mascarada pela boa consciência de truísmos cumpridos e que não vê que as traduções apagam. Elas apagam culturas, apagam especificidades, apagam diferenças.
Isso supõe por sua vez, que uma teoria do ato de traduzir não pode mais estar isolada e ser pretensamente autonôma, assim como a teoria da linguagem não é redutível exclusivamente à noção de língua. Essa pretensa autonomia não sendo outra coisa que a sua situação tradicional dentro da hermenêutica, o sentido, o sígno. E por isso, dizemos que a tradução apaga.
Art. 6
E nisso, cabe aqui reconhecer também que um inimigo das línguas, e talvez seja o primeiro inimigo delas, não é a hegemonia cultural-econômica-política desta ou daquela língua, mas acima de tudo, o pensamento que reduz a linguagem à linguagem e que separa a língua da arte, da cultura, da sociedade, da ética e da política, para considerá-la tão somente dentro de seu isolamento – independentemente do estudo técnico de seus funcionamentos, que como tal, tira sua legitimidade de seu próprio objeto, desde que reconheça seus limites.
Art. 7
O reconhecimento da identidade pela alteridade pressupõe o reconhecimento da identidade como pluralidade interna e como história, não como fenômeno natural.
Art. 8
A partir daí, há de se propor um tipo de ensino que não existe ainda (prevendo-o em todos os níveis, como uma nova forma de educação cívica) da teoria da linguagem como reconhecimento das relações entre identidade e alteridade, entre unicidade e pluralidade interna, quer dizer, como uma poética, uma ética e uma política das relações interindividuais, interculturais e internacionais. Nesta teoria da linguagem, poética, ética e política devem ser inseparáveis, sob pena de se recair no modelo tradicional, com sua insuficiência que muitos não vêem, e da qual têm que tomar consciência.
Art. 9
Este ensino da teoria da linguagem como teoria abrangente do conjunto da linguagem deve portanto, trabalhar para reconhecer, sob o modelo tradicional e dominante do sígno (com toda sua coerência linguística, antropológica, filosófica, teológica, social e política), o trabalho contínuo, ininterrupto, como trabalho do corpo dentro da linguagem, do sujeito sobre a língua, das invenções do pensamento sobre as línguas, e como interação, inseparabilidade e historicidade radical da linguagem, da arte, da ética e da política.
Essa experiência do pensamento permitiria melhor situar os problemas ligados à alteridade e à pluralidade, comumente concebidos como sendo unicamente externos, e demonstrar que eles são tanto internos quanto externos.
Art. 10
Contra a coerência imperante do sígno e contra o pensamento único da língua, ter-se-ia que pensar, reconhecer, ensinar e cultivar uma contra-cultura, uma contra-coerência, aquela da solidariedade e interação entre as categorias da Razão que toda uma história do pensamento segue mantendo como heterogêneas e separadas, como testemunham tanto a própria história da constituição do que chamamos as ciências humanas, quanto nossas disciplinas universitárias, que são resultado daquelas. Uma verdadeira crítica da Razão linguística.
Poderíamos e deveríamos, portanto, melhor compreender e favorecer os bilinguismos e plurilinguismos, de acordo com cada situação cultural, integrando-os a um pensamento da pluralidade interna, da ética e da política dos sujeitos. Algo que a mera justaposição de línguas não permite pensar.
Art. 11
Porque se o reconhecimento da pluralidade de línguas se faz apenas dentro da política do sígno, em vez de se fazer dentro da teoria abrangente do conjunto da linguagem, ele, indubitavelmente, tão somente pela força do econômico-político, reitera a oposição entre identidade e alteridade, e, igualmente, o esmagamento das minorias. E este esmagamento favorece os terrorismos particularistas.
Seria melhor, portanto, falar de línguas-culturas do que de línguas para melhor conceber e preservar os valores que nelas foram inventados e dos quais elas são portadoras – valores antropológicos, artísticos, éticos e políticos.
Art. 12
A questão dos valores implica esclarecer o que turva a noção de desigualdade das línguas. E é preciso enfrentar essa noção, em vez de enunciar abstratamente a igualdade entre as línguas (o “democrata abstrato” de Sartre).
Art. 13
É incontestável que todas as línguas, incluindo aquelas faladas por uma população pouco numerosa e muito localizada – como tudo que corresponde àquilo que constitui uma língua -, são iguais entre si no sentido em que toda língua preenche integralmente as funções linguísticas de uma língua, para pensar, sentir, comunicar, viver em uma dada sociedade.
Art. 14
Contudo dois fatores obscurecem essa noção primordial de igualdade antropológica das línguas. E esses dois fatores são de ordens radicalmente distintas, e importa, portanto, não confundi-las nem somá-las uma à outra.
Art. 15
Um desses fatores é a potência econômica e política de um conjunto nacional, ou teológico-político, e que se impõe como uma translíngua de comunicação pan-nacional ou internacional. Assim, como potência teológico-política, ao longo de séculos, o árabe no Egito asfixiou ou proibiu a língua copta como língua franca, reduzindo-a a um uso puramente litúrgico. O econômico-político é representado hoje pela mundialização do inglês de comunicação.
Art. 16
Mas outro fator de supremacia cultural e de expansionismo, ou de duração superior à dos próprios impérios, é a invenção em uma dada língua de valores artísticos, éticos e políticos. Nesse caso, são esses valores que fazem a expansão e o prestígio dessas línguas, para além de qualquer noção de comunicação linguística, local, regional ou planetária.
Art. 17
São então esses valores que fazem o que são essas línguas, e são as obras que são maternas e não as línguas. Este fato em si é também incontestável historicamente, mas ele não tem nada em comum com o que é uma língua e nem com o que faz linguisticamente uma língua ou qualquer língua, nem tampouco com a potência dos impérios econômico-políticos. Deve-se cessar de atribuir às línguas o que é o feito das obras, mesmo e justamente se seus valores constituem um aporte específico a determinada língua, ao ponto de serem identificados com ela.
Art. 18
Tais valores podem se universalizar. Os valores políticos da Declaração dos Direitos do Homem de 1789, ou a luta pela verdade contra a manutenção da ordem durante o caso Dreyfus tanto simbolizaram quanto universalizaram a língua francesa, mas, ao mesmo tempo, estes valores não são o feito da língua francesa e podem ser ditos e refeitos em qualquer outra língua e em qualquer lugar.
Art. 19 O mesmo se aplica, de forma diferente, aos valores estéticos e éticos das obras literárias e das obras de reflexão que têm por efeito o fato de algumas línguas serem mais célebres que outras, simultaneamente portando valores e sendo portadas por eles.
Art. 20
Esses efeitos de supremacia geram uma ideia de superioridade de certas línguas unicamente por causa da confusão que se faz, e graças a ela, entre a língua e as invenções do pensamento ou os combates do pensamento que geraram uma determinada cultura. Esses valores não dependem das línguas enquanto línguas. Contudo, a história cultural, enquanto única perspectiva, ao associar esses valores a essas línguas, inevitavelemnte, não possibilita reconhecer que são as obras e as lutas, por vezes de um número bem pequeno de indivíduos contra a sua própria coletividade, que fazem com que atribuamos à língua o que é feito nela e por vezes também, poeticamente, contra ela. Ao rechaço dos contemporâneos.
Art. 21
Essas distinções são essenciais para não se atribuir a uma língua virtudes naturais, o que forma o mito da genialidade das línguas. Mas também para não se reduzir a linguagem à língua, menos ainda à comunicação, tendência recente contra a qual se deve lutar.
Isto por causa do empobrecimento de pensamento, de recursos, que este reducionismo traz e que os avanços técnicos da comunicação reforçam, mascarando assim, que esses progressos são eles mesmos um fator de regressão e de barbárie.
Somente o pensamento da linguagem como teoria abrangente do conjunto da linguagem pode fazer frente aos efeitos perversos do pensamento das línguas como possuindo uma natureza – como genialidade, pela evocação constante dos vínculos entre especificidade e historicidade. Historicidade radical.
Art. 22
Dessa maneira, a fobia da presença do inglês na língua francesa pode se tornar mais perceptível como sendo o resultado de um desconhecimento do aspecto histórico das tomadas de empréstimo entre as línguas, e dos limites desses empréstimos, lexicais e sintáticos. O desconhecimento desse aspecto provoca a rejeição dos empréstimos e dos contatos em nome de um purismo que implica ao mesmo tempo um desconhecimento da própria história das línguas, um apego ao passado, logo, um academicismo, uma noção do declínio (variável: para Gobineau, o declínio do francês começou no século XIV; para outros, no século XIX; para outros, o francês hoje é uma “obra-prima em perigo”, cuja morte não cessam de anunciar).
Art. 23
Além dessa fobia purista há a covardia ética e política que faz com que especialistas renunciem a expressar-se em sua própria língua, contribuindo assim com a massificação comunicacional.
Atribuir as virtudes vinculadas a uma história apenas à língua significa simultaneamente se equivocar de genialidade ao mesmo tempo em que revela quão pouca genialidade e sentido da linguagem têm os pseudo-defensores do francês.
Art. 24
Ao contrário, do ponto de vista de uma teoria abrangente do conjunto da linguagem, pode-se destacar duas coisas.
A primeira é que o maior perigo para uma língua não é a hegemonia de outra, inclusive e ainda mais se esta hegemonia é tão somente econômico-política, o perigo maior (consequência da redução da linguagem à língua) é a ausência de criação de valores (artísticos, éticos, políticos) por aqueles que a falam. Ausência de criação igual a traição.
O grego clássico e o hebreu bíblico são o próprio exemplo de que certas línguas tiveram e tem ainda sua importância transhistórica devido unicamente às obras de pensamento produzidas nessas línguas, haja vista que o hebreu nunca teve importância política e que a importância do grego não sobreviveu ao império de Alexandre.
E são as obras, criações do pensamento, que forjaram o que estas línguas se tornaram, ou seja, aquilo que elas veiculam. Porque não são as línguas, enquanto línguas, que produziram as obras. E até mesmo quando o estado da língua é antigo, ou que a língua é considerada morta, como o latim,a palavra, ela, é viva.
Assim, o latim, tido como morto no século XVII, e língua somente de eruditos entre si (e as teses do século XIX ainda eram escritas em latim, como a de Jaurès, por exemplo), não se pode dizer que ele seja uma língua morta (uma aparente banalidade retomada, entretanto, por uma obra recente Le latin ou l’empire d’un signe, XVI-XXe siècle, de Françoise Waquet, Albin Michel, 1998), se Francis Bacon, Hobbes, Descartes, Spinoza, Leibniz produziram pensamento, produziram seus pensamentos em latim.
Mas o aramaico, que tinha na época pós-bíblica uma importância comunicacional transnacional, hoje subsiste apenas em alguns vilarejos. Quanto aos grandes impérios de então, eles nos deixaram apenas vestígios arqueológicos.
Art. 25
É necessário reconhecer uma historicidade do sentimento das relações entre as línguas. Deste modo, há na Europa uma paz das línguas vernaculares na idade média em razão da transnacionalidade do latim. Em seguida há uma guerra das línguas contra o latim, e depois entre elas, a partir do século XVI. Daí surgiu a universalidade do francês na Europa no século XVIII, e a luta da Revolução francesa contra os “patois” (misturando indistintamente os dialetos do francês com outras línguas – o bretão, o basco) até a 3a República. Quanto à francofonia atual, ou à multiplicidade de línguas francesas no mundo, ela não é mais compatível com as citações de Rivarol. Isso também precisa ser pensado.
Art. 26
É certo que o sentido da pluralidade interna (e também externa) – o sentido enquanto sentimento de uma necessidade e de uma copresença – é recente e certamente está vinculado à história das descolonizações, mas também remonta às relações entre o romantismo das especificidades e os nacionalismos que são a politização dessas relações.
Art. 27
Entretanto, esse sentido da pluralidade pode ele mesmo ser regionalista e nacionalista, fechado sobre si mesmo (e reproduzindo em pequena escala o fechamento do pensamento da língua), ou pluralista, isto é, se realizar como reconhecimento das pluralidades internas, e da pluralidade da identidade, sendo então capaz de uma teoria abrangente do conjunto.
Art. 28
A partir do momento em que reconhecemos que o desaparecimento de uma língua pode se dar devido à destruição de uma população, ou por um esmagamento cultural, claro está que a defesa das línguas não é um problema de língua, mas necessariamente o reconhecimento da interação entre a teoria da linguagem, a teoria dos atos do pensamento, a ética e a política.
Art. 29
Caso contrário, em prevalecendo a heterogeneidade das categorias da razão, a ética sozinha é impotente, a política sozinha é onipotente, as coisas da arte não são compreendidas como a melhor defesa das línguas, e estas, estando reduzidas a meios de comunicação, apenas as línguas que transmitem o poder econômico-político se difundem e asfixiam as demais.
Art. 30
Conclusão paradoxal – mas o trabalho do pensamento é transformar os paradoxos em truísmos do futuro – o que emerge dessa concatenação de arrazoados é que a defesa das línguas não está no pensamento da língua, mas no vínculo que ainda tece a utopia do pensamento da linguagem entre linguagem, arte, ética e política como teoria abrangente do conjunto. Ou seja, um ensino obrigatório do sentido da linguagem.
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PARTES COMPLEMENTARES:
– Endereço para os aventureiros de hoje
– “Um fórum para o pensamento da linguagem”, Henri Meschonnic, La Dépêche du Midi, 18 de maio de 2001
– Sobre a proposta de nacionalização das línguas e culturas da França pelo Forom des Langues du Monde de Toulouse